Le Ô Canada! est-il discriminatoire à l'endroit des femmes? C'est du moins ce que croit un groupe de Canadiennes qui demande au gouvernement de revoir les paroles de la version anglaise de l'hymne national.

Les paroles qui porteraient préjudice aux femmes sont «In all thy sons command», qui se trouvent à la fin du premier vers.

Le groupe de femmes - dont l'écrivaine Margaret Atwood et l'ex-première ministre conservatrice Kim Campbell - demande à ce que cette strophe soit changée pour «In all of us command», des paroles jugées plus neutres.

Cette campagne est lancée 100 ans après les modifications apportées à la version anglaise originellement écrite par le juge Robert Stanley Weir.

La coalition soutient que, pour une raison qui n'est pas documentée, les paroles ont été modifiées en 1913 de «Thou dost in us command» à «In all thy sons command». Elle demande au gouvernement Harper de restaurer l'intention inclusive des paroles de la version originale du juge Weir.

La campagne est appuyée par le site RestoreOurAnthem.ca qui est disponible uniquement en anglais. Il faut dire que la version française de l'hymne n'est pas visée par cette campagne, puisque les paroles ne sont pas marquées par un genre ou un autre.

Parmi les autres membres de ce groupe de femmes se trouvent la sénatrice Nancy Ruth, la sénatrice à la retraite, auteure et designer de mode Vivienne Poy, ainsi que Sally Goddard, la mère de Nichola Goddard, la première soldate canadienne à avoir été tuée au combat.

«Les paroles «All thy sons command» dans la version anglaise de l'hymne laissent entendre que c'est seulement la loyauté masculine qui est invoquée», fait valoir Margaret Atwood.

«De redonner à l'hymne des paroles neutres en terme de genre est non seulement facile à faire, mais c'est également un changement qui aurait dû être fait il y a longtemps», ajoute-t-elle.

Une opinion que ne partage pas l'Opposition officielle à Ottawa. Le chef du Nouveau Parti démocratique, Thomas Mulcair, a déclaré mardi à Ottawa que l'hymne national était «magnifique» et «extraordinaire» tel qu'il est, et qu'il ne devait pas être modifié.

«Je pense qu'on ne ferait que créer des problèmes si on commençait à retoucher à une institution comme l'hymne national», a-t-il tranché lorsque les journalistes l'ont interrogé à ce sujet. «Il y a un consensus autour des versions française et anglaise de l'hymne, et je crois que c'est probablement une bonne chose», a-t-il ajouté.