Le Toronto Star affirme avoir donné au maire Rob Ford plus d'une dizaine de chances de commenter les rumeurs selon lesquelles il aurait été filmé fumant du crack, avant de publier le scandale en une.

Le journal défendait lundi sa couverture de l'histoire devant le Conseil de presse de l'Ontario, qui enquête sur des plaintes de lecteurs reçues à propos de cette affaire.

Le rédacteur en chef, Michael Cooke, a affirmé au comité formé de trois personnes que les journalistes avaient tenté de joindre le maire à au moins 14 reprises la veille de la publication. Il a dit que M. Ford, qui n'était pas présent à l'audience, lundi, devait répondre aux questions sur les allégations, qu'il n'a fait qu'éviter durant les derniers mois.

Le conseil de presse doit déterminer si le journal a fait une enquête irresponsable et non éthique de l'histoire.

Une seconde audience était prévue lundi après-midi. Les plaintes s'adressaient cette fois au Globe and Mail pour un article alléguant que le frère du maire, le conseiller municipal Doug Ford, vendait de la drogue.

Le conseil de presse, un organisme indépendant, soutient que les deux plaintes représentent les dizaines d'autres reçues pour la couverture de «l'affaire Ford» par les deux journaux.

La famille Ford soutient qu'elle est la cible injustifiée des médias, particulièrement du Toronto Star.

Les plaintes portent sur un article publié le 16 mai 2013 intitulé «Rob Ford in "crack cocaine" video scandal» («Rob Ford dans un scandale vidéo de crack, en français). L'article disait que deux journalistes du journal avaient visionné une vidéo enregistrée avec le téléphone d'un revendeur de drogue qui montrait apparemment le maire fumant du crack et faisant des commentaires racistes et homophobes.

Cet article faisait suite à un autre, similaire, publié sur le site à potins américain Gawker.

M. Ford nie avoir fumé du crack et affirme que la vidéo n'existe pas.

La seconde audience porte sur un article publié le 25 mai 2013. Le reportage d'enquête alléguait que Doug Ford a été un revendeur de drogue dans sa jeunesse, dans l'ouest de Toronto. Il a lui aussi nié ces allégations.

Le comité du Conseil de presse de l'Ontario doit déterminer si les articles ont été écrits dans l'intérêt du public, si les journaux ont fait les efforts adéquats pour vérifier la véracité des allégations et si les frères Ford ont eu l'occasion de se défendre.

Il devra aussi déterminer si le Globe and Mail a eu raison d'inclure d'autres membres de la famille Ford dans son article.

Après avoir entendu les versions des plaignants et des journaux, le comité délibérera en privé.

Ses conclusions et recommandations seront présentées au conseil plus tard ce mois-ci et sa décision sera rendue publique.