Alors que les audiences de la Commission Charbonneau viennent tout juste de reprendre, l'Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) prépare son plan de match pour endiguer la collusion et la corruption.

L'organisation regroupant plus de 60 000 professionnels a fait savoir mardi qu'elle en est à développer des propositions concrètes qu'elle soumettra à la Commission.

Avec ses recommandations, l'OIQ cherchera à s'assurer que les ingénieurs et les entreprises retenant leurs services se plieront aux règles d'éthique et de déontologie autant au moment de l'attribution des contrats publics qu'à l'étape de leur gestion.

Même si le détail des propositions n'est pas encore connu, l'OIQ indique qu'elles s'articuleront autour de deux axes principaux.

Premièrement, une attention particulière sera portée à l'encadrement des ingénieurs. Pour l'améliorer, l'Ordre entend miser sur des outils comme la formation et l'inspection.

Dans un deuxième temps, l'organisation juge qu'il est primordial de garder un oeil sur les «donneurs d'ouvrage» en développant des mécanismes pour «améliorer le fonctionnement des comités de sélection».

Par ailleurs, l'OIQ veut faire le nécessaire pour coincer les brebis galeuses qui se trouvent dans ses rangs.

L'Ordre assure que même si la tâche est lourde et complexe, son Bureau du syndic devrait pouvoir «annoncer très prochainement le dépôt de plaintes disciplinaires» les visant.

Pour l'instant, plus de 100 enquêtes liées à la collusion et à la corruption sont en train d'être menées et environ 300 autres dossiers relatifs à des contributions politiques illégales sont également analysés.

Dans un communiqué, le président de l'OIQ, Daniel Lebel, écrit que «nous nous sommes engagés à punir les ingénieurs fautifs et nous tiendrons parole».

À ses yeux, cette simple démarche ne saurait, cependant, être suffisante.

«En parallèle au processus disciplinaire, il est (...) primordial de mettre en place les mécanismes qui épargneront à la société québécoise d'avoir à revivre une crise aussi coûteuse que celle que nous vivons actuellement», ajoute-t-il.