Un groupe de femmes autoproclamé «alternatif» accuse le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, d'utiliser l'argent des contribuables pour défendre les droits des homosexuels et ainsi outrepasser son pouvoir pour faire avancer ses «intérêts personnels».

Les longues batailles juridiques et les amendes imposées aux groupes homophobes ne sont qu'une représentation du «monde étrange, intolérant que M. Baird veut imposer à des pays souverains, malgré leurs propres cultures et religions», estime le groupe REAL Women of Canada, qui se présente comme un organisme de défense des politiques pro-famille. 

Dans une lettre vitriolique publiée sur la page Facebook du groupe, la vice-présidente nationale, Gwendolyn Landolt, réagit à la condamnation par John Baird d'une nouvelle loi russe qui prévoit notamment l'imposition d'amendes aux individus qui font l'éloge de relations sexuelles «non traditionnelles» devant des mineurs, une opération que le gouvernement Poutine considère comme de la propagande. Cette loi, qui interdit également les activités en lien avec la fierté gaie, a été qualifiée d'intolérante et anti-gaie par John Baird, qui a par ailleurs admis avoir travaillé en coulisse pour empêcher la Russie d'aller de l'avant avec la pièce législative.

Or Gwendolyn Landolt est d'avis que les droits des homosexuels ne sont pas une «valeur canadienne», mais bien un sujet qui ne concerne que le ministre Baird, «ses militants et l'élite gauchiste». «Ce ne sont pas les valeurs conservatrices et traditionnelles (grass roots) des Canadiens qui, après tout, paient la majorité des taxes et impôts», souligne la vice-présidente, qui s'est attiré les foudres de plusieurs utilisateurs du réseau social Facebook. «Les gais, lesbiennes et transsexuels paient eux aussi des taxes et impôts», a souligné l'un d'eux.

Le Canada a été le quatrième pays à autoriser le mariage entre partenaires de même sexe, en 2005. Cette année-là, le ministère de la Justice rapportait que 42% des Canadiens se disaient favorables à la possibilité pour les couples gais de se marier. Un sondage mené en 2010 par l'institut Environics de Toronto indiquait que cette proportion avait atteint 68% en 2010. À l'opposé, 29 % des répondants s'étaient alors dits «un peu» ou «très opposés» au mariage gai.