Modifier le design des avions pour en limiter les risques d'incendie après un éventuel écrasement ne serait pas une mince tâche et ne constitue pas la meilleure des stratégies pour réduire le nombre d'accidents mortels.

C'est du moins ce que soutient Martin Eley, directeur général de l'Aviation civile de Transports Canada, en réponse à un rapport accablant déposé la semaine dernière par le Bureau de la sécurité des transports du Canada.

Le BST estime que deux pilotes victimes d'un écrasement d'avion en octobre 2011 seraient peut-être toujours en vie si le gouvernement fédéral avait mis en oeuvre ses recommandations, émises sept ans plus tôt.

L'incident, survenu près d'un aéroport de Vancouver, avait également fait sept blessés graves. L'avion à turbopropulseurs s'était écrasé sur une route en tentant d'effectuer un atterrissage d'urgence. Selon le BST, les pilotes auraient pu survivre à l'écrasement, mais un incendie s'était déclaré dans la cabine, en raison des fils reliés aux piles de l'avion.

Transports Canada a ignoré à de nombreuses reprises les recommandations du BST en 2006, dont l'instauration d'un système permettant la déconnexion de fils des piles lors d'un impact, a déclaré en point de presse un enquêteur de l'organisation.

Or, M. Eley a rétorqué qu'il faudrait effectuer plusieurs recherches pour déterminer l'efficacité d'une telle technologie, et ce, sans garantie de succès. Il a ajouté que Transports Canada, l'Aviation Administration des États-Unis et d'autres organismes de contrôle en Europe, avaient plutôt choisi de concentrer leurs efforts sur la prévention des écrasements d'avions, notamment en identifiant les causes d'accidents les plus fréquentes.

La moitié des accidents mortels en avion sont liés à une perte de contrôle de l'appareil par le pilote, une collision avec le sol pendant le vol ou encore une piètre réponse à un bris de moteur, a-t-il précisé.

Selon M. Eley, les autorités ont constaté qu'il y avait une certaine limite aux nombres de réglementations pouvant être implantées et qu'il leur fallait donc plutôt concentrer leurs efforts sur les secteurs les plus susceptibles de réduire de beaucoup les accidents.