Même si elle se dit «satisfaite» du projet de règlement qui vise à protéger les sources d'eau potable lors des forages pétroliers ou gaziers, la Fédération québécoise des municipalités (FQM) craint de récolter une facture salée.

«Il y a un aspect qu'on connaît moins, celui des coûts que le règlement entraîne au chapitre de la mitigation et de la compensation. Ce sont les municipalités qui paieront, et on n'est pas capables de chiffrer ça. La somme va varier selon les projets», s'inquiète le président de la FQM, Bernard Généreux.

La période de consultation pour le projet de règlement du gouvernement péquiste s'est terminée aujourd'hui. M. Généreux aurait souhaité qu'elle soit prolongée.

Québec solidaire et les groupes environnementaux demandaient la même chose. Et contrairement à la FQM, ils dénoncent le règlement, qui interdira tout forage pétrolier ou gazier à moins de 300 mètres d'un «prélèvement d'eau destinée à la consommation humaine». La distance s'étire à 600 mètres s'il y a fracturation hydraulique. On exige aussi une étude hydrogéologique, dont les résultats peuvent mener à l'augmentation de la distance séparatrice.

Or c'est trop peu, croit Richard Langelier, juriste qui conseille un groupe d'une cinquantaine de municipalités contestataires. Il rappelle que ces maires ont voté des règlements pour imposer une plus grande distance. Le règlement de Québec va annuler ceux des municipalités qui essaient de protéger leur eau, dénonce-t-il.

Bernard Généreux y voit un débat entre scientifiques. Il ne veut pas trancher sur la distance qui aurait dû être exigée.

Au cabinet du ministre de l'Environnement, Yves-François Blanchet, on indique qu'une période d'analyse précédera l'écriture du règlement dans les prochaines semaines. «Le ministre est ouvert à l'améliorer si nécessaire», indique-t-on. Un projet de loi plus général sur la protection de l'eau est aussi en préparation.