Les policiers de Hamilton, en Ontario, ont arrêté mercredi matin une vingtaine de manifestants qui occupaient depuis jeudi dernier une station de pompage de la société Enbridge en pleine campagne.

Enbridge avait obtenu une injonction mardi matin, qui accordait 24 heures aux manifestants pour quitter les lieux. Selon la police, 18 manifestants, âgés de 19 à 25 ans, ont été arrêtés pour avoir refusé de partir.

La porte-parole de la police de Hamilton, Debbie McGreal-Dinning, a indiqué que 13 d'entre eux ont été plus tard accusés d'intrusion. Quatre manifestants ont été accusés de méfait, et un autre d'introduction par effraction avec le dessein de commettre un méfait. Ils devaient tous être relâchés après les vérifications de routine, a indiqué la porte-parole.

Les manifestants avaient bloqué jeudi matin l'accès à la station de pompage de la ligne 9 à North Westover, située à quelque 30 kilomètres au nord-ouest de Hamilton, perturbant les activités de l'entreprise.

Enbridge a reçu une approbation partielle d'Ottawa pour inverser le flux de l'oléoduc entre Sarnia, en Ontario, et Montréal, afin d'y acheminer du pétrole albertain vers l'est plutôt que du pétrole étranger vers l'ouest.

Les manifestants disent s'opposer au passage du pétrole albertain dans leur communauté, parce que ce pétrole est plus lourd que le pétrole brut léger qui est transporté actuellement dans l'autre sens, ce qui risque de provoquer une fissure dans l'oléoduc. Cette manifestation s'inscrit aussi dans le mouvement Idle No More, car l'oléoduc traverse des territoires autochtones.

La ligne 9 d'Enbridge comprend deux sections: la première en Ontario, de Sarnia jusqu'à North Westover, et la seconde de l'Ontario jusqu'à Montréal. Enbridge a déjà obtenu l'approbation de l'Office national de l'énergie pour inverser le flux de l'oléoduc dans la section Sarnia-North Westover. L'entreprise de Calgary attend toujours le feu vert pour l'autre section jusqu'à Montréal.

Enbridge veut aussi augmenter la capacité de l'oléoduc - de 240 000 barils par jour à 300 000 - sans en accroître le diamètre. Pour cela, l'entreprise ajoutera au pétrole un liquide qui permettra de réduire la friction sur les parois de l'oléoduc.