Le francais est un peu moins utilisé comme langue de travail au pays que par le passé - y compris au Québec où la langue de Molière a enregistré un léger recul.

> Le rapport de Statistique Canada (PDF)

Le dernier volet de l'Enquête nationale auprès des ménages (ENM) réalisée par Statistique Canada révèle que le pourcentage de la population québécoise qui utilise le français au boulot est passé de 94,3 en 2006 à 93,9 en 2011.

Ainsi, 81,7 % des Québécois ont déclaré parler français au travail «le plus souvent», 6,6 % «de façon régulière» et 5,5 % «à égalité avec l'anglais».

Si l'on compare avec les données compilées lors du recensement de 2006, les Québécois sont un peu moins nombreux à parler principalement en français sur leur lieu de travail, et un peu plus à l'utiliser à égalité avec l'anglais.

Jean-Pierre Corbeil, de Statistique Canada, insiste sur le fait que la langue de travail - contrairement à la langue maternelle des nouveaux arrivants - est un indicateur généralement très stable.

«Il faut comprendre que l'évolution de la dynamique linguistique à l'extérieur du foyer est quelque chose qui évolue très lentement. Donc, d'un recensement à l'autre, où du recensement de 2006 à l'enquête de 2011, on peut noter de légères fluctuations», a-t-il expliqué en entrevue.

ll a remarqué une baisse de l'utilisation unique du français chez les francophones, mais aussi de l'utilisation unique de l'anglais chez les anglophones du Québec.

«Ce qui est clair, c'est que la plus grande propension des immigrants à utiliser le français au travail, au Québec en particulier, vient compenser d'une certaine façon l'utilisation accrue des deux langues chez les francophones et chez les anglophones», a-t-il noté.

Pour l'ensemble du Canada, l'anglais demeure largement dominant au bureau, utilisé par 84,7 % de la population. Entre 2006 et 2011, l'utilisation du français a légèrement décliné pour l'ensemble du pays, de 25,7 % à 25,3 %.

Le recul du français s'observe par ailleurs à Montréal. Le français comme langue principale au travail s'établit à 71,8 % dans la métropole québécoise, alors qu'il était à 72,2 % il y a cinq ans. En outre, on y utilise également davantage les deux langues officielles à égalité.

Aux yeux de M. Corbeil, cela s'explique par l'accueil d'un grand nombre d'immigrants, d'une vitalité économique et du statut «international» de la ville.

Une modeste baisse de l'utilisation du français au travail s'observe également dans la région d'Ottawa-Gatineau, à Moncton, et dans le Grand Sudbury.

Statistique Canada appelle à la prudence dans la comparaison entre les données de l'Enquête nationale auprès des ménages de 2011 et celles du recensement de 2006, puisque la participation de la population est désormais volontaire.