Le chef néo-démocrate Thomas Mulcair s'est excusé, jeudi, après un incident au cours duquel il a été brièvement pris en chasse par un policier de la GRC sur les terrains du Parlement.

 Selon le bureau de M. Mulcair, le chef de l'opposition s'est présenté à la guérite située à l'entrée du Parlement, comme il le fait chaque matin. La barrière était ouverte. Il a salué l'agent qui montait la garde et poursuivi son chemin. 

Il semble que l'agent n'ait pas reconnu le leader du Nouveau Parti démocratique. Une voiture de police l'a suivie, gyrophares allumés, jusqu'à ce qu'il se gare dans son espace de stationnement. 

M. Mulcair aurait «brulé» plusieurs arrêts avant d'immobiliser sa voiture, selon CTV. Il serait venu à la rencontre de l'agent après en être sorti. 

«Ne savez-vous pas qui je suis?» aurait-il dit selon le réseau télévisé. 

M. Mulcair, lui-même le père d'un policier de la Sûreté du Québec, n'a reçu ni avertissement, ni contravention. 

«Quand M. Mulcair s'est rendu compte de ce malentendu, il a eu une conversation polie avec un autre agent, a indiqué son bureau dans une déclaration écrite. Ensuite, M. Mulcair est immédiatement allé rencontrer l'officier responsable pour régler le malentendu. M. Mulcair s'est excusé pour le malentendu.» 

Les conservateurs se régalent 

Le gouvernement Harper, que M. Mulcair questionne sans relâche depuis des semaines sur l'affaire Mike Duffy, a bondi à pieds joints sur cette affaire. 

Le chef du NPD ne se trouvait pas à la période de questions quotidienne, jeudi. Selon son bureau, il avait déjà des engagements à Montréal et à Québec. 

Au moment où le remplaçant de M. Mulcair s'est levé pour questionner le gouvernement, des députés conservateurs ont scandé «Tom! Tom! Tom!». Certains ont brandi une pancarte sur laquelle on pouvait lire «Stop Mulcair». 

Le ministre du Patrimoine, James Moore, remplaçait Stephen Harper, en voyage officiel en Europe. Il n'a raté aucune occasion pour remettre l'incident sur le nez de ses rivaux. 

«Les néo-démocrates ont démontré chaque jour en cette Chambre qu'ils n'ont pas les politiques pour gouverner le Canada, a-t-il raillé. Aujourd'hui encore, le chef du NPD a démontré clairement qu'il n'a pas le tempérament pour être premier ministre.» 

Le député néo-démocrate Alexandre Boulerice estime que l'incident permet aux conservateurs de donner des «réponses faciles» aux nombreuses questions qui subsistent au sujet du scandale des dépenses des sénateurs. 

«On ne sait toujours pas ce qui s'est passé au bureau du premier ministre, a observé M. Boulerice. Ils sont toujours empêtrés dans les scandales de leurs sénateurs qui ont demandé de l'argent de manière frauduleuse aux Canadiens. Alors ça va peut-être durer 24 heures, mais après les vraies questions vont revenir.» 

Contrairement à d'autres chefs de partis fédéraux, Thomas Mulcair n'a pas un chauffeur, même si la Chambre des communes en met un à sa disposition. Il s'agit d'une tradition chez les néo-démocrates: son prédécesseur, Jack Layton, conduisait lui-même sa voiture aussi. 

En 2010, le député conservateur Pierre Poilievre s'était retrouvé dans l'eau chaude après avoir traversé sans autorisation la guérite du Parlement.