Quatre libéraux fédéraux expriment leur inquiétude quant à la gestion de l'affaire de l'espion Jeffrey Delisle par les agences de sécurité canadiennes.

Les porte-parole du parti en matière de sécurité publique, de défense et d'affaires étrangères ont joint leur voix à celle du sénateur Roméo Dallaire pour appeler à un droit de regard plus important du Parlement canadien sur les questions de sécurité nationale.

La Presse Canadienne a rapporté cette semaine que le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) avait surveillé l'officier de la marine canadienne Jeffrey Delisle pendant des mois avant de laisser ultimement au FBI américain la responsabilité d'informer la GRC sur l'affaire en raison de craintes de voir des secrets militaires être dévoilés devant un tribunal criminel.

Jeffrey Delisle a écopé 20 ans de prison cette année après avoir plaidé coupable d'espionnage au profit de la Russie en échange d'argent sur une base régulière pendant plus de quatre ans.

À un certain moment, les Américains, inquiets des brèches persistantes dans des informations classifiées, ont élaboré un plan pour attirer Jeffrey Delisle aux États-Unis et l'arrêter eux-mêmes.

Le porte-parole libéral en matière de sécurité publique, Francis Scarpaleggia, a dit croire que les Canadiens s'inquiètent avec raison de la mauvaise gestion apparente du dossier.

John McKay, le porte-parole du parti pour les affaires de défense, a affirmé jeudi que Jeffrey Delisle n'aurait pas dû pouvoir continuer à divulguer des informations importantes.

Roméo Dallaire a proposé une motion sur l'étude par un conseil spécial de sénateurs de la création d'un comité de sécurité nationale formé de parlementaires qui auraient accès à des informations classifiées.

Selon le sénateur, les parlementaires n'ont pas les outils pour accomplir leur travail adéquatement.

Le porte-parole libéral en matière d'affaires étrangères, Bob Rae, a réitéré son appel à une révision judiciaire de l'affaire Delisle.

Le Nouveau Parti démocratique a aussi pressé de questions le gouvernement conservateur en lien avec l'affaire Delisle.