Le bureau de poste local est-il en voie de disparition? Devant la vague de fermetures décrétées par Postes Canada dans la région de Montréal, des citoyens et des élus se posent la question: en un an, sept bureaux ont fermé leurs portes, et trois autres risquent de subir le même sort sous peu.

Plus de 2000 personnes ont signé une pétition demandant le maintien de trois bureaux dont Postes Canada envisage l'élimination dans l'ouest de Montréal (Snowdon, Notre-Dame-de-Grâce et Westmount). Une résolution dénonçant ces fermetures a été adoptée à l'unanimité au conseil de l'arrondissement au début du mois. Des députés fédéraux sont aussi montés au créneau à ce sujet.

Les opposants ont toutefois peu d'espoir de voir Postes Canada faire marche arrière. Ailleurs aussi, des citoyens se sont mobilisés pour sauver leur bureau de poste, sans succès. Depuis un an, des bureaux ont été fermés à Lachine, Pointe-Claire, Place du Parc (près du centre-ville), Montréal-Nord, Longueuil, Terrebonne et Beloeil. À l'extérieur de Montréal, le même scénario s'est répété à Baie-Comeau, Val-d'Or, Jonquière... En comptant les trois fermetures envisagées, le total s'élèvera à 30 au Canada, dont 16 au Québec.

À Postes Canada, on explique qu'il faut s'adapter à la diminution de la clientèle. «Depuis cinq ans, nous traitons 20% moins de lettres, explique la porte-parole Anick Losier. Le nombre de colis est en hausse, mais pas suffisamment pour compenser.» Mme Losier ajoute que plusieurs autres points de service de Postes Canada sont accessibles dans les secteurs où des bureaux ont fermé.

Manque de consultation

Des clients des bureaux menacés dénoncent cependant les méthodes de la société. «Il n'y a pas de discussion avec les gens du quartier», souligne Jason Hughes, coordonnateur de la coop

La Maison verte, rue Sherbrooke Ouest, qui vend des produits écologiques et fait beaucoup d'envois par la poste. «La seule consultation qu'il y a eu, c'est une feuille sur le comptoir du bureau de poste et une adresse pour envoyer nos commentaires.»

Les règles de la Société prévoient pourtant que, «au moins un mois avant de décider de fermer, de déménager ou de regrouper des bureaux de poste en permanence, Postes Canada rencontre les clients et les collectivités touchés pour examiner ensemble les options».