Après avoir été accusée de vouloir réduire la participation aux audiences publiques sur son projet d'inversion du flux d'un oléoduc vers Montréal, Enbridge traduira finalement en français les documents techniques qu'elle a fournis aux autorités fédérales.

Le projet de 100 millions, qui permettrait d'acheminer vers Montréal du pétrole brut albertain, fera l'objet d'une consultation publique devant l'Office national de l'énergie au cours des prochains mois. Or, La Presse a rapporté samedi que la société n'avait fourni à cet organisme fédéral que des documents rédigés en anglais - même si l'oléoduc traverse plusieurs municipalités québécoises.

Cette situation faisait en sorte que les participants aux audiences publiques sur le projet n'auraient pu consulter des études d'impacts environnementaux, des cartes et d'autres renseignements techniques en français. Les écologistes ont accusé l'entreprise de chercher à diminuer la participation citoyenne aux audiences.

Vingt-quatre heures après la publication de l'article de La Presse, l'entreprise a annoncé un changement de cap. «On veut s'assurer que tout le monde puisse comprendre le dossier, a indiqué son porte-parole, Éric Prud'homme. Il y a vraiment une volonté de faire preuve de transparence en rendant tous les documents disponibles. Nous souhaitons que toutes les parties intéressées puissent se faire une idée et que tout le monde soit à la même page.»

Enbridge craignait que le dépôt de documents techniques dans les deux langues officielles puisse créer des différences d'interprétation sur le plan juridique. Pour remédier à cette préoccupation, les documents traduits en français comprendront une mise en garde qui précise qu'il s'agit de «copies de courtoisie» n'ayant aucune valeur légale. Ils ne seront pas formellement déposés à l'Office, mais la société les fournira à tous ceux qui en feront la demande.