Les cavités corporelles, les visiteurs et les «colis volants» - lancés ou déposés par des complices dans la cour des pénitenciers - sont les moyens les plus utilisés pour faire entrer le tabac.

«Les gars du provincial qui partaient le lendemain pour aller au fédéral, je les entendais cogner la nuit. Ils prenaient de petits tubes de plastique, y mettaient du tabac et le compressaient avec une brosse à dents. Ensuite, ils emballaient les «plugs» de papier cellophane et les avalaient ou se les mettaient dans le derrière. Un gars peut ainsi cacher l'équivalent de six blagues, ce qui vaut plus de 3000$ sur le marché noir», a raconté à La Presse un détenu qui a passé plusieurs mois dans une prison provinciale avant d'être transféré dans un pénitencier, l'année dernière.

Dans les pénitenciers, les chiens ne sont pas entraînés pour renifler le tabac, puisque plusieurs employés fument la cigarette et les animaux seraient constamment sur le qui-vive. Par conséquent, nombreux sont les visiteurs qui tentent de passer du tabac dans leurs vêtements ou dans les cadeaux qu'ils apportent aux détenus.

Les détenus trafiquants comptent également sur des complices qui lancent ou catapultent dans l'enceinte des pénitenciers le tabac déposé dans des contenants de tout acabit. Ceux-ci sont souvent d'anciens codétenus qui remboursent ainsi leurs dettes. Le défi pour les détenus est ensuite de faire entrer le tabac à l'intérieur des murs.

«Souvent, les détenus travaillent à l'extérieur. Ils sortent et reviennent avec le tabac caché dans leurs bottes. Au printemps, on en a pris un qui avait caché six blagues de tabac dans ses bottes», nous a confié un agent des services correctionnels.