Le bilan routier continue de s'améliorer au Québec mais certaines problématiques persistent malgré les campagnes de sécurité et de sensibilisation.

En sens inverse sur l'autoroute et phares éteints, il cause un décès

Les données pour l'année 2012 présentées jeudi par la Sûreté du Québec (SQ) font notamment état de 279 collisions mortelles, soit une baisse de 5% par rapport à 2011 et de 40% par rapport à 2006.

Du côté des collisions avec blessés graves, la baisse annuelle est négligeable mais, sur la période de 2006 à 2012, elle est de 43%, ce nombre étant passé de 1616 à 910.

En présentant ces statistiques, le directeur de la sécurité routière à la SQ, le capitaine Jimmy Potvin, a cependant rappelé que ces chiffres, bien qu'encourageants, cachent une réalité pénible.

«Ce ne sont pas que des chiffres. Découlant de ces collisions, nous avons dû nous présenter devant des familles avec un véhicule de patrouille pour aller annoncer à un père, une mère, un fils, une fille, un parent, que quelqu'un de leur famille venait de décéder dans une collision», a-t-il dit en conférence de presse.

Il a souligné que de nombreuses problématiques demeurent difficiles à résoudre.

Par exemple, les jeunes conducteurs de 16 à 24 ans représentent toujours plus du quart des décès (26%) et sont impliqués dans 20% des collisions mortelles alors qu'ils ne ne représentent que 10% des titulaires de permis de conduire.

Par ailleurs, le quart des personnes décédées dans une collision ne portaient pas leur ceinture, une pratique qui décuple les risques de décès et de blessures graves et qui découle d'une incompréhension de la réalité, particulièrement chez les jeunes, selon le capitaine Potvin.

«Ironiquement, ces jeunes me disent: moi monsieur, quand je vais me frapper, je vais me retenir. Ça ne se peut pas. On ne peut pas se retenir dans une auto lorsqu'on n'a pas notre ceinture de sécurité», a-t-il dit.

Il a fait valoir qu'une collision sans ceinture dans une zone où la limite de vitesse est de 90 km/h équivaut à une chute de plus de 10 étages. «On ne peut pas parler d'une mort certaine, mais on peut parler d'une mort probable», a-t-il laissé tomber.

De plus, de nombreux conducteurs refusent toujours de comprendre le risque de texter au volant, comme le démontre le fait que la SQ a émis 14 000 contraventions pour usage du cellulaire au volant en 2012.

«Le fait de texter équivaut à se bander les yeux pendant cinq secondes. Dans une zone de 100 km/h, ça peut représenter jusqu'à 231 mètres avant de pouvoir s'immobiliser», a-t-il expliqué, ajoutant qu'il était nécessaire de prendre conscience de ce que signifie le fait d'être derrière le volant.

«Il y a encore des dizaines de milliers d'automobilistes annuellement qui vont oser (texter) en véhicule alors qu'ils conduisent une arme de plusieurs milliers de kilogrammes», a-t-il dit.