La juge en chef du Canada, Beverley McLachlin, a rappelé mardi l'importance de la réconciliation entre les peuples autochtones et non autochtones du pays.

«Il est trop tard pour se séparer. Nous n'avons d'autre choix que de vivre ensemble et de réconcilier nos différends et nos griefs», a souligné la magistrate lors d'une allocution d'une trentaine de minutes prononcée devant le Cercle canadien, à Ottawa.

La juge McLachlin, qui siège à la tête de la Cour suprême du Canada depuis 2000, a évoqué l'évolution de la Constitution canadienne à travers quatre étapes marquantes. La quatrième était composée de décisions phares rendues par la Cour suprême en matière de droit des Autochtones. Elle a notamment cité les affaires Van der Peet et Delgamuukw, décisions rendues dans les années 1990 et 2000, dans lesquelles la Cour a interprété l'article 35 de la Charte canadienne des droits et libertés adoptée en 1982 et jeté les bases de la notion de réconciliation entre la Couronne et les peuples autochtones.

La juge n'a fait aucune allusion au mouvement de protestation Idle no More ni à l'état actuel, plutôt tendu, des relations entre le gouvernement canadien et les peuples des Premières Nations.   

«La réconciliation reflète la base de l'histoire des gens de ce pays, a-t-elle rappelé. Nous sommes une civilisation métissée. Ce que nous sommes aujourd'hui a été inspiré autant par quatre siècles de vie avec les civilisations indigènes que par quatre siècles d'immigration - peut-être même plus.»

«Comme (l'ancien) juge en chef (Antonio) Lamer l'a dit dans Delgamuukw: "Il faut se rendre à l'évidence, nous sommes tous ici pour y rester"», a ajouté Beverley McLachlin.

«Pour notre bien à tous, nous devons faire la paix et bâtir un meilleur avenir ensemble.»

Elle a reconnu qu'il s'agit d'une tâche longue, difficile et qui nécessite de la patience. «Mais je crois que le jeu en vaut la chandelle.»