Trois ans après que la SAAQ eut rétabli le caractère obligatoire des cours de conduite, la mesure semble porter ses fruits. Selon des données obtenues par La Presse, ceux qui passent leur examen de conduite après avoir suivi la formation ont un taux de succès d'environ 25% plus élevé que ceux qui tentent leur chance sans cours.

Rappelons que, depuis janvier 2010, il est obligatoire de suivre un cours pour obtenir son permis de conduire au Québec. Cette mesure, destinée à réduire le nombre d'accidents, a causé à l'époque un véritable branle-bas de combat dans les écoles de conduite, qui ont dû accueillir du jour au lendemain des dizaines de milliers d'élèves supplémentaires. Leurs efforts sont récompensés.

Selon la nouvelle réglementation, tous les aspirants automobilistes doivent suivre une formation pratique et théorique d'une quarantaine d'heures. Ceux qui détenaient un permis de conduire probatoire avant janvier 2010 sont pour leur part assujettis à l'ancien régime et peuvent sauter dans l'arène sans le cours, mais leur taux d'échec à l'examen est beaucoup plus élevé.

En 2011, plus de 74% des candidats qui avaient préalablement suivi un cours ont réussi leur examen de conduite; ce n'est le cas que de 52% de ceux qui n'en avaient pas suivi. L'année précédente, 72% des candidats avec cours avaient réussi l'examen, par rapport à 58% des candidats sans cours.

«Évidemment, les examens sont basés sur le contenu des cours, indique le porte-parole de la SAAQ Mario Vaillancourt. Nous ne voulons pas seulement que les élèves apprennent à conduire, mais qu'ils apprennent aussi à se conduire, dit-il. On met l'accent sur l'anticipation des risques et sur les comportements dangereux pour faire d'eux des conducteurs prudents. Ça va plus loin que la simple technique.»

Selon Mohib Fam, directeur de l'école de conduite Oscar, à Brossard, les cours forment des automobilistes plus responsables: «Ils partent de zéro et acquièrent avec nous leur autonomie. Entre-temps, ils apprennent à conduire, bien sûr, mais aussi les risques de l'alcool, l'importance des limites de vitesse et beaucoup d'autres choses. Au bout d'un an, ils sont moins agressifs que les autres sur les routes.»