À moins d'un miracle de Noël, plus de 2000 d'ambulanciers, insatisfaits de l'avancement des négociations avec leurs patrons, se mettront en grève dès lundi soir, à 18h.

Le conflit de travail ne devrait toutefois avoir aucun impact sur les services à la population, assure le syndicat.

La grève touchera 2500 ambulanciers-paramédicaux affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), soit quelque 60% de tous les travailleurs du secteur au Québec. La plupart des régions de la province, dont Montréal et Québec, seront touchées.

«Les services essentiels nous obligent à donner 100% des services, a expliqué cette semaine au Soleil Dany Lacasse, vice-président de la FSSS-CSN. L'impact sera administratif.»

Réjean Leclerc, porte-parole syndical et membre du comité de négociation, a précisé que les règles de remplacement des absences changeront pendant le débrayage, ce qui entraînera des coûts supplémentaires pour l'employeur.

Toujours sur le plan administratif, les ambulanciers pourraient prendre des mesures pour «alourdir la machine» sans toucher les patients. La possibilité de remplir des formulaires non liés à la santé des patients de façon manuelle plutôt qu'électronique afin de ralentir leur traitement sera étudiée, selon Réjean Leclerc.

Pression politique

C'est vers 15h, dimanche, que les discussions entre les deux parties ont officiellement été rompues. Elles achopperaient particulièrement sur la conception des échelons salariaux et sur l'avenir du régime de retraite des employés. Les questions salariales ne font pas non plus consensus.

«Les représentants syndicaux ont constaté que les porte-parole patronaux n'avaient aucun mandat en main pour régler la convention collective des paramédicaux», a fait valoir hier la CSN.

Selon Réjean Leclerc, la grève et, surtout, la «pression qui sera exercée sur le politique» feront en sorte que les parties devraient se retrouver rapidement autour de la table de négociations. «C'est sûr qu'on va l'interpeller, qu'on va générer sur lui une pression publique.»

Entente de principe rejetée

La dernière convention collective sur laquelle les ambulanciers et leurs patrons se sont entendus est échue depuis trois ans. Une entente de principe a été conclue en juillet dernier, alors que les libéraux étaient au pouvoir à Québec. Mais les ambulanciers l'ont rejetée massivement.

Le gouvernement Marois affirme qu'il veut conserver l'essentiel de l'entente conclue par son prédécesseur.

«On avait une entente de principe, a rappelé le ministre de la Santé, Réjean Hébert, au micro de Paul Arcand à la mi-décembre. Elle a été conclue par l'ancien gouvernement, et nous sommes très confortables avec ça. Elle est généreuse, à mon avis. C'est malheureux ce qui arrive, on veut bien négocier. Mais les finances publiques étant ce qu'elles sont, je ne pense pas qu'on puisse aller plus loin du du côté salarial.»

Les négociations sont compliquées par la présence de plusieurs employeurs d'un côté de la table. La corporation publique Urgences-santé emploie un grand nombre de ces travailleurs, mais en régions, les services ambulanciers sont plutôt gérés par une poignée de corporations privées.