Les changements controversés apportés par les conservateurs à l'assurance emploi entreront en vigueur le 6 janvier, en dépit de l'opposition virulente des syndicats et de députés de l'est du Canada.

Dès la nouvelle année, donc, les bénéficiaires de l'assurance emploi devront respecter de nouveaux critères plus stricts afin de conserver leurs prestations.

Comme l'avait annoncé en mai dernier la ministre des Ressources humaines, Diane Finley, les nouveaux critères pourraient amener les chômeurs à accepter des emplois situés à proximité de leur domicile, même s'ils sont moins bien rémunérés que leur emploi précédent.

«Le processus réglementaire est complet, donc c'est le temps de l'appliquer et de passer à autre chose», a dit Mme Finley lors d'une entrevue.

Les chômeurs commenceront également à recevoir des avis du gouvernement relativement à des emplois disponibles dans leur région.

«Ils vont remarquer qu'ils obtiendront beaucoup plus d'aide afin de trouver un nouvel emploi. Ils vont recevoir plus d'alertes pour des emplois, et ils auront accès à plus d'aide en ce sens. Je crois que c'est une belle amélioration par rapport à ce qui existait auparavant», a énuméré Mme Finley jeudi.

Comme ça toujours été le cas, ceux qui souscriront à l'assurance emploi devront être impliqués dans «une recherche raisonnable d'emploi», sauf que désormais ce processus est décrit en termes plus précis. Dès janvier, une recherche raisonnable d'emploi sous-entend de rechercher des occasions d'emploi, de concevoir un curriculum vitae, de s'inscrire sur des sites de recherche d'emplois, de participer à des foires de l'emploi, de présenter son curriculum vitae à des employeurs et de se soumettre à des évaluations des compétences.

L'admissibilité sera aussi déterminée par le statut d'un bénéficiaire, à savoir s'il est un travailleur de longue date, un utilisateur fréquent ou encore un occasionnel.

«Tout dépendra des circonstances personnelles», a expliqué Mme Finley.

En même temps, le gouvernement enverra des informations supplémentaires aux demandeurs à propos de l'état du marché de l'emploi - l'affichage de nouveaux postes et d'autres informations à propos du marché local de l'emploi. De plus, le gouvernement a réitéré sa volonté de renforcer les liens entre l'assurance-emploi et le programme pour les travailleurs étrangers temporaires, afin de s'assurer que des étrangers ne soient pas admis au Canada pour combler des emplois dont les Canadiens ont besoin.

Les syndicats et les députés de l'opposition soutiennent que le gouvernement conservateur s'attaque ainsi durement aux travailleurs saisonniers et aux citoyens de l'est du pays, et qu'il forcera les Canadiens à accepter des emplois mal rémunérés.

«Pour les travailleurs des provinces de l'Atlantique, ces réformes sont catastrophiques», a dit Wayne Lucas, le président de la section Terre-Neuve-et-Labrador du Syndicat de la fonction publique du Canada.

«L'impact sera terrible sur les milliers de travailleurs des industries saisonnières, comme la pêche, la foresterie, la construction et le tourisme, incluant une majorité de femmes.»

Finley a riposté en déclarant qu'elle avait écouté les doléances des travailleurs saisonniers.

«L'opposition a dépeint les nouvelles lignes directrices comme étant très rigides et sans aucune flexibilité, or ce n'est absolument pas le cas. Ça fonctionne selon le bon sens, afin de s'assurer qu'une personne soit en meilleure posture en travaillant plutôt qu'en chômant.»