Une vieille idée d'unir les trois provinces maritimes vient d'être ramenée sur la table bien qu'elle n'obtienne peu ou pas d'appui de différents ordres de gouvernement.

Un trio de sénateurs conservateurs, John Wallace, du Nouveau-Brunswick, Mike Duffy, de l'Île-du-Prince-Édouard et Stephen Greene, de la Nouvelle-Écosse, ont récemment plaidé pour unir leurs trois provinces, une idée qui est survenue de façon intermittente au cours du siècle.

Plusieurs personnalités politiques - dont le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Darrell Dexter, et celui de l'Île-du-Prince-Édouard, Robert Ghiz - ont dénoncé l'idée au cours des derniers jours, soutenant que les provinces travaillent déjà en collaboration.

Pour Donald Savoie, détenteur d'une chaire de recherche du Canada en administration publique à l'Université de Moncton, ce sont les défis financiers des provinces et leurs populations vieillissantes qui ont ramené l'idée à l'ordre du jour.

Les trois provinces font face à d'importants défis économiques et fiscaux et l'idée d'une union maritime revient à la mode lorsqu'une force extérieure menace ces provinces, a expliqué M. Savoie, qui appuie l'idée depuis plusieurs années.

M. Duffy n'a pas voulu commenter la proposition dimanche et ni M. Wallace ni M. Greene ne pouvaient être joints.

La dette du Nouveau-Brunswick s'élève maintenant à 10 milliards $, son déficit est de 356 millions $ et son taux de chômage est à 11,6 pour cent, le plus haut taux depuis une décennie.

À l'Île-du-Prince-Édouard, le déficit de 2012-2013 devrait atteindre 79,6 millions $, et le gouvernement de la Nouvelle-Écosse a promis d'arriver à l'équilibre budgétaire l'an prochain,  malgré un déficit projeté de 211,2 millions $.

M. Savoie a fait valoir que le développement économique pourrait être plus efficacement promu s'il s'agissait d'une seule région, et ceci éliminerait la concurrence pour attirer les emplois. Une union offrirait également de meilleurs services publics.

Les gouvernements provinciaux accepteront difficilement l'idée, a-t-il concédé en entrevue téléphonique depuis la Floride, mais les habitants des provinces devront eux-mêmes promouvoir une union.

L'idée d'une union maritime remonte à il y a plus de 100 ans, quand les trois provinces, qui n'étaient alors que des colonies maritimes, devaient se rencontrer à la Conférence de Charlottetown pour discuter d'une union. Mais le plan a été transformé lorsque les territoires qui sont maintenant le Québec et l'Ontario se sont joints à la rencontre.

L'idée a aussi refait surface au milieu des années 1960, lorsqu'un rapport d'une commission a suggéré une union maritime.

M. Savoie soutient également que l'union maritime a été discutée à la fin des années 70, lorsque l'indépendantisme québécois a provoqué des discussions sur le sort des Maritimes si la province devenait un pays.