Fini, le «placement syndical» dans l'industrie de la construction. En vertu d'une loi qui entre en vigueur dimanche, travailleurs et employeurs de cette industrie devront passer par une plateforme de placement pour obtenir un emploi ou recruter des employés. Le problème, toutefois, est que cette plateforme n'existe toujours pas.

Résultat, l'industrie de la construction tombera dans «un vide», dénonce le directeur général de la FTQ-Construction, Yves Ouellet, furieux que les députés de l'Assemblée nationale se «foutent» des travailleurs, pour reprendre son expression.

Au départ, l'élimination du placement d'employés par les syndicats devait arriver au même moment où le Service de référence de la main-d'oeuvre de l'industrie de la construction, administré par la Commission de la construction du Québec, allait être mis en place. Or ce système - qui doit servir d'intermédiaire entre les syndicats et les entrepreneurs - n'a pas encore vu le jour. Il devrait être en activité le 9 septembre 2013 seulement.

Devant l'impasse, M. Ouellet dénonce une situation «inacceptable», une loi «impossible à respecter», car elle oblige les syndicats à passer par une plateforme qui n'existe pas. Il exhorte les députés de l'Assemblée nationale à se concerter et à en venir à solution rapidement.

À la mi-novembre, la ministre du Travail, Agnès Maltais, a proposé un projet de loi visant à retarder l'entrée en vigueur de la loi sur l'élimination du «placement syndical» dans l'industrie de la construction, mais sans succès.

Puisque le nouveau mécanisme de référence présenté par la ministre Maltais laissait aux employeurs la possibilité d'entrer en contact avec les syndicats pour combler leurs besoins de main-d'oeuvre, la Coalition Avenir Québec et le Parti libéral du Québec s'y sont vivement opposés.

Pour ces deux partis, ce règlement reniait les principes fondamentaux de la loi 30, adoptée à l'unanimité il y a un an pour favoriser le pluralisme syndical et empêcher l'hégémonie exercée par certaines centrales sur les chantiers.