Mettre un terme à la mission militaire du Canada à Kandahar, en Afghanistan, rapatrier et mettre en état l'équipement militaire qui s'y trouve coûteront $651 millions de dollars, selon des données et des projections de coûts faites par le ministère de la Défense.

Le gouvernement de Stephen Harper n'a pas encore rendu de bilan final du coût de la fermeture de la mission, mais les chiffres devraient être publiés lorsque le ministère remettra un rapport au Parlement dans quelques semaines.

Empaqueter des milliers d'armes, de munitions et des centaines de véhicules, dont des chars d'assaut et des hélicoptères, était la plus importante opération logistique menée par les Forces armées canadiennes depuis la fin de la Guerre de Corée en 1951.

Et cette estimation est seulement une petite fraction du coût, celui que le gouvernement fédéral dit avoir payé en plus des dépenses routinières et des salaires des soldats.

Les coûts totaux, lorsque ces dépenses sont considérées, sont d'environ 924 millions $.

Des documents obtenus par La Presse Canadienne grâce à la loi d'accès à l'information indiquent que ces dépenses seront étalées sur trois ans.

Une tranche d'environ 21 millions $ du total a été inclue dans le budget fédéral 2010-2011, peut-on lire dans une note de service préparée pour le ministre de la Défense Peter MacKay.

Les documents internes ne dévoilent pas le montant du total qui a été causé par les coûts supplémentaires engendrés par une dispute diplomatique avec les Émirats Arabes Unis en 2010. La dispute a fait que le Canada a perdu sa principale base au Moyen-Orient, à Dubaï, alors que le site de Kandahar commençait à être démantelé.

Une base de remplacement n'a été installée au Koweït que trois mois plus tard.

Le porte-parole de l'opposition officielle en matière de défense, le néo-démocrate Jack Harris, a souligné que la dispute diplomatique, qui selon lui n'a pas été bien gérée, a fait grimper les coûts.

Le libéral John McKay a pour sa part indiqué qu'il tentait depuis plusieurs mois d'obtenir les détails des coûts, mais sans succès.

Un porte-parole du ministre de la Défense, Peter MacKay, a réfuté ces allégations, indiquant que le gouvernement avait dévoilé les coûts sur des sites web gouvernementaux.