Une géologue de l'UQAM installe des sismographes dans le Grand Nord, région mal connue sur le plan géologique. Ses données pourront être utiles pour le Plan Nord.

«Le Bouclier canadien est en fait composé de plusieurs sections, explique la géologue Fiona Darbyshire. Jusqu'à ce que mon groupe commence à y installer d'autres sismographes, il n'y en avait pas assez dans le Grand Nord québécois pour bien comprendre comment ont évolué les différentes sections du Bouclier canadien.»

Le groupe de Mme Darbyshire a notamment installé des sismographes dans le sud-ouest du Grand Nord, sur la côte orientale du Québec et au Labrador. Les trois secteurs étaient peu couverts par la dizaine de sismographes du gouvernement canadien et du consortium Polaris, formé de géologues de plusieurs universités canadiennes. Quelques sismographes installés par la géologue de l'UQAM font aussi partie de Polaris. Avant le début de Polaris en 2002, on pouvait compter les sismographes du Grand Nord sur les doigts d'une main.

Quels seront les résultats de ces travaux? «En observant mieux la propagation des petits tremblements de terre, on aura des informations sur la formation du Bouclier canadien au fil de millions d'années, dit-elle. Mais il y aura aussi des avantages plus pratiques. Par exemple, j'imagine que les sociétés minières pourront utiliser nos données pour cibler leurs projets d'exploration.»

Mme Darbyshire fait aussi partie d'un projet américain d'analyse en mailles serrées de la géologie du continent, Earthscope. «Depuis l'an dernier, nous avons fait le choix des 30 stations d'Earthscope dans le sud du Québec, dit-elle. C'est une précision très élevée: chaque station est séparée des autres par seulement 70 km dans certaines régions. On va pouvoir comprendre très bien la croûte terrestre et notamment pouvoir localiser très exactement l'épicentre des séismes.»

Earthscope est en train d'analyser la côte ouest canadienne et américaine, et se déplacera tranquillement vers l'est. Les bornes qu'installera l'an prochain Mme Darbyshire, une fois que leur emplacement sera confirmé par le comité de direction d'Earthscope, feront des enregistrements jusqu'en 2015.

Dans les cinq dernières, années des géologues de l'UQAMont installé dans le Grand Nord des stations sismiques qui doublent le nombre total de stations de la région. Leurs données seront notamment utilisées par les compagnies minières dans le cadre du Plan Nord.