Le gouvernement Harper a célébré une guerre survenue en 1812 contre le voisin américain, mais l'utilité de commémorer l'événement semble avoir échappé à près de la moitié des répondants d'un sondage mené par le ministère de la Défense.

Le coup de sonde, réalisé sur une base annuelle, évalue l'impression laissée par l'armée canadienne, ses missions, son équipement et ses événements importants.

Peu de gens ayant pris part au sondage, ainsi qu'aux groupes de discussion qui y étaient associés, étaient au courant de l'anniversaire et encore moins de gens pouvaient identifier la guerre de 1812 par son nom, mentionne la recherche menée par Phoenix Strategic Perspectives.

Il pourrait s'agir là de mauvaises nouvelles pour le gouvernement conservateur, qui a investi environ 28 millions $ dans des reconstitutions historiques, des publicités télévisées, des expositions, une pièce commémorative de 60 $ et même une application pour les téléphones intelligents.

Le rapport révèle que, même dans les endroits où des combats ont eu lieu, particulièrement dans la région de Niagara en Ontario, peu de gens connaissent le conflit.

Il laisse également entendre que les Canadiens ne sont pas à l'aise avec l'idée de célébrer une guerre et qu'il préféreraient se concentrer sur les sacrifices des soldats.

«Par exemple, les célébrations du jour du Souvenir ne posent pas problème, mais commémorer des batailles individuelles semble être excessif», précise le document, qui souligne l'importance d'organiser des festivités modestes pour ce type d'événement.

Les conservateurs ont pour leur part affirmé que la guerre de 1812 n'était pas appréciée à sa juste valeur et que l'invasion américaine du Canada avait ouvert la voie à la Confédération de 1867.

Le sondage téléphonique a été réalisé en février et en mars auprès de 1520 personnes avec une marge d'erreur de plus ou moins 2,5 points de pourcentage, 19 fois sur 20. Les groupes de discussion ont eu lieu en janvier et en février.

Phoenix Strategic Perspectives a été payée 135 000 $ pour effectuer l'étude.