Omar Khadr a tendance à blâmer les autres pour ses problèmes et semble manipulateur, conclut un rapport signé par un psychologue militaire qu'Ottawa utilise pour déterminer s'il rapatriera le détenu de Guantanamo Bay.

Dans ce document, le major américain Alan Hopewell décrit également Omar Khadr comme un individu sain d'esprit, généralement dynamique, un libre penseur qui s'identifie comme un citoyen du Canada.

À la demande du gouvernement américain, Alan Hopewell a passé un peu plus d'une journée avec Omar Khadr avant de rédiger son rapport, qui est daté du 25 mai 2010.

Le ministre canadien de la Sécurité publique, Vic Toews, qui possède une version écourtée du document, demande maintenant à le voir dans son entièreté. Il souhaite aussi visionner la vidéo qui a été tournée pendant les séances.

Omar Khadr a déjà été vu par un psychiatre, le Dr Michael Welner. Le rapport de ce dernier, qui avait conclu que le jeune homme était un dangereux jihadiste sans remords, avait convaincu le jury d'une commission militaire de condamner Khadr à 40 ans de prison.

Le rapport Hopewell n'indique nulle part que le jeune homme est un dangereux fanatique religieux.

Au contraire, le psychologue le décrit comme un individu intelligent, curieux, qui possède une bonne capacité d'adaptation.

Le jeune homme, qui se disait plus proche de sa mère que de son père, se considère comme quelqu'un d'altruiste et désireux d'aider les autres.

Alan Hopewell n'a jamais été contre-interrogé sur son rapport, mais l'avocat canadien d'Omar Khadr, John Norris, a déclaré jeudi que ce document démontrait que son client était un bon candidat à l'intégration en société.

«Welner peut retirer une ou deux phrases qui sont particulièrement dommageables pour Omar», a affirmé l'avocat.

Selon Me Norris, le rapport Hopewell dresse somme toute une évaluation positive des traits de caractère de son client. Il ajoute que ces traits lui serviront pour son avenir et ne devraient pas susciter une quelconque inquiétude pour la sécurité publique.

M. Hopewell conclut également que Khadr est manipulateur, «considérablement suspicieux, hostile et croit être mal traité».

Cinq mois après l'évaluation du Dr Hopewell, Omar Khadr a plaidé coupable à cinq chefs d'accusation devant une commission militaire, reconnaissant avoir jeté la grenade qui a causé la mort d'un soldat américain.

En échange de son plaidoyer de culpabilité, il a été condamné à une peine de huit années de prison, dont une à purger à Guantanamo et les sept autres au Canada.

Par ailleurs, le Dr Hopewell rejette la version de ceux qui considèrent Omar Khadr comme une victime de son père.

«(Khadr n'était pas) un enfant manipulé par un père outrancièrement agressif pour exécuter des tâches déplaisantes», écrit-il.