Les quelque 700 experts nucléaires des laboratoires de Chalk River, en Ontario, menacent de se mettre en grève le 17 juillet s'ils n'obtiennent pas une entente qu'ils estiment équitable avec leur employeur, Énergie atomique du Canada limitée (EACL).

Les installations de Chalk River produisent notamment des isotopes médicaux, mais cette production, considérée comme un service essentiel, ne sera pas interrompue. Il en va de même pour l'entretien et le bon fonctionnement du réacteur de Chalk River, de même que pour la gestion des déchets nucléaires.

En revanche, les mêmes ingénieurs et scientifiques, qui sont responsables de l'entretien des 12 réacteurs nucléaires CANDU implantés à l'extérieur du Canada, cesseront cette activité s'il y a grève. Les pays où se trouvent ces réacteurs devront donc trouver une solution de rechange.

Le contrat de travail des scientifiques est échu depuis un peu plus d'un an. Une rencontre de médiation doit avoir lieu demain jeudi. Les salaires sont au coeur du litige, de même que certaines clauses non pécuniaires.

Les installations de Chalk River abritent le plus important centre de recherche en énergie nucléaire au Canada. L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC), qui représente ces travailleurs, craint à plus long terme un déclassement des installations, ce qui provoquerait une grave perte d'expertise pour le Canada et un impact économique négatif majeur pour le comté de Renfrew.

Les laboratoires de Chalk River emploient environ 2800 personnes, ce qui en fait le deuxième employeur en importance dans la région. L'abandon des activités de recherche, selon le syndicat, se traduirait par la mise à pied d'environ la moitié du personnel, qui devrait s'exiler non seulement de la région mais possiblement du Canada pour mettre à profit son expertise.