Près de la moitié des Canadiens vivant hors Québec seraient indifférents à la sécession de la province, selon un sondage publié vendredi sur fond de rumeurs de déclenchement d'élections anticipées pouvant ramener les indépendantistes au pouvoir.

D'après le sondage de l'institut Ipsos Reid, pour le compte des journaux du groupe Postmedia News et de la chaîne Global, 49% des Canadiens vivant hors-Québec estiment que «ce ne serait pas un drame si le Québec se séparait du Canada» et resteraient indifférents en cas de scission du pays.

«Je pense que les gens en ont eu assez de ce débat, le pays a pris une autre direction», a commenté le président de l'institut Ipsos Reid, Darrell Bricker, ajoutant que le Québec avait perdu de son ascendant politique et économique au sein de la fédération dans la foulée de la montée en puissance des provinces de l'ouest comme l'Alberta.

Ce sondage intervient à l'approche de la fête du Canada, dimanche, et alors que les rumeurs de déclenchement d'élections anticipées s'intensifient au Québec après un printemps de contestation estudiantine sans précédent contre la hausse des droits de scolarité décrétée par le gouvernement du premier ministre Jean Charest.

Des responsables du Parti libéral (PLQ) de M. Charest ont suggéré la tenue d'un scrutin dès cet automne pour trancher ce débat houleux. Une élection anticipée pourrait ramener au pouvoir les indépendantistes du Parti québécois (PQ) de Pauline Marois.

Déjà, cette semaine, les libéraux ont fait circuler sur la toile une publicité montrant Pauline Marois manifester avec des étudiants dans la rue, une façon, selon des observateurs, de planter le décor en vue d'une élection.

Le premier ministre canadien Stephen Harper s'est par ailleurs entretenu récemment avec M. Charest et l'ancien Premier ministre canadien Brian Mulroney, qui avait tissé des liens étroits avec le PQ dans les années 80, sur les façons de rapprocher le Québec et le Canada.