Les Albertains qui se rendent aux urnes aujourd'hui sont placés devant deux visions diamétralement opposées de leur place dans le Canada et dans le reste du monde.

La chef progressiste-conservatrice, Alison Redford, insiste depuis son élection à la tête du parti, il y a sept mois, sur l'importance pour la province de s'ouvrir sur le monde et de bâtir des ponts avec l'extérieur, en tant que locomotive économique du pays.

«Ces élections vont définir notre avenir et elles vont aussi définir pour le reste du Canada ce que nous sommes vraiment et ce que nous voulons être», a-t-elle déclaré hier lors d'un arrêt de campagne à Calgary.

La chef du Wildrose, Danielle Smith, tient un discours très différent. Cette dernière a fait campagne sur les idées du «mur coupe-feu» autour de l'Alberta, imaginé par Stephen Harper et d'autres en 2001 pour empêcher le gouvernement fédéral «d'abuser de la prospérité de l'Alberta (et) de redistribuer des revenus de l'Alberta vers des résidents d'autres provinces afin de rester au pouvoir».

Dans cette célèbre lettre publiée dans le National Post en janvier 2001, l'actuel premier ministre du Canada

(M. Harper) et l'actuel directeur de campagne de Danielle Smith, Tom Flanagan, avaient entre autres proposé de réduire les transferts à Ottawa en créant un régime de pensions albertain et une police provinciale.

Le Wildrose a repris ces idées à son compte durant la campagne.

Danielle Smith a martelé son message sur le choix qui s'offre aux Albertains au cours des derniers jours: «C'est un choix historique entre les progressistes-conservateurs de Redford, qui veulent changer notre caractère pour satisfaire l'idée de quelqu'un d'autre sur ce que nous devrions être (...) et un gouvernement du Wildrose, qui va honorer notre histoire et maintenir nos valeurs et convictions, et célébrer le caractère unique de l'Alberta que nous aimons».

Le débat sur l'environnement a été au coeur de cette distinction entre les deux partis. La position de Danielle Smith sur les changements climatiques a mis le feu aux poudres en fin de campagne: «Il y a encore un débat dans la communauté scientifique», a-t-elle déclaré jeudi dans un débat diffusé à CBC. Elle reprenait une position énoncée quelques jours plus tôt.

Ses adversaires l'ont vivement dénoncée.

«Quand je vais à Washington et que je parle à des gens à la Maison-Blanche ou au Capitole, et que j'essaie de leur dire pourquoi nous avons besoin de Keystone, ils ne veulent pas entendre que je ne crois pas aux changements climatiques», a lancé Alison Redford.

«Ils veulent savoir qu'il y a un premier ministre et un leader dans cette province qui est prêt à comprendre que ça a un impact sur nos marchés, ça a un impact sur nos investisseurs, ça va avoir un impact sur notre économie et sur notre façon de vivre.»