Un nouvel ordre d'expulsion a été émis contre les Keita Mansaré, cette famille guinéenne ayant déjà évité trois fois le renvoi, a rapporté vendredi soir Radio-Canada.

Cette fois-ci, l'Agence des services frontaliers du Canada a ordonné que le départ se fasse en deux temps: la mère, Kankou Keita Mansaré, partira dimanche avec ses deux plus jeunes garçons alors que son fils aîné et ses deux filles quitteront mardi.

L'avocat du clan, Me Salif Sangaré, a présenté une requête de sursis devant une cour fédérale afin d'empêcher cette nouvelle tentative d'expulsion. Si un juge accepte de l'entendre, une décision pourrait être rendue avant dimanche.

Me Sangaré a également déposé une demande de contrôle judiciaire concernant les convocations abusives contre ses clients, qui ont reçu quatre fois l'ordre de quitter le Canada en un mois.

Selon l'avocat, les Keita Mansaré ne veulent pas rester illégalement au pays, mais ils désirent avoir la possibilité d'être entendus et de faire part de leurs appréhensions.

Jeudi soir, le clan Keita Mansaré s'était conformé à un ordre de déportation en se présentant à l'Aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau, à Montréal. Il avait toutefois été refoulé au moment de l'embarquement parce que les enfants n'avaient pas de passeports valides.

Son incapacité à produire les documents de voyage nécessaires l'avait également empêché de partir lors de sa première convocation le 8 avril. La deuxième fois, c'était l'état de santé de l'une des filles qui avait obligé les autorités à repousser son départ.

Interrogé au sujet des Keita Mansaré, le ministre fédéral de l'Immigration, Jason Kenney, a déclaré vendredi qu'il ne pouvait pas commenter les cas particuliers.

«C'est l'Agence des services frontaliers qui a la responsabilité de gérer les renvois liés aux ordres de déportation», a indiqué M. Kenney à la sortie d'un déjeuner-causerie au Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM).

«Mais, de par la loi, l'Agence a l'obligation d'agir avec humanité quand elle renvoie les gens qui ne doivent pas être ici en vertu de notre système judiciaire.»

Originaire de Guinée et arrivée au Québec en 2007, la famille Keita Mansaré, qui compte cinq enfants âgés de 9 à 20 ans, fonde sa demande de résidence sur des motifs humanitaires.