Le cas d'Eastman illustre bien à quel point les autorités estiment la menace terroriste bien tangible, selon l'ex-cadre du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) Michel Juneau-Katsuya.

«Lorsqu'on parle d'infra- structures essentielles, peut-être que les cibles seront inédites pour les Canadiens, mais la vague, la tendance n'est pas inédite», dit celui qui travaille maintenant comme consultant privé.

«Pour les forces policières, qui procèdent chaque semaine à de telles évaluations de la menace, des attentats du genre seraient tout à fait plausibles», dit-il, en rappelant une série d'attentats récents au Canada (voir autre page).

Il déplore que la menace islamiste radicale éclipse trop souvent l'autre menace potentielle, celle des groupes politiques extrémistes de droite ou de gauche prêts à recourir à la violence pour faire passer leur message.

«Il y a une polarisation des positions en Amérique du Nord qui me préoccupe et qui mène à l'apparition d'idées extrémistes. Par exemple, avant l'arrivée d'Obama au pouvoir, on comptait un peu plus de 120 milices d'extrême droite aux États-Unis. Aujourd'hui, on les évalue à 540», dit-il.

Il souligne que les voies ferrées et les ponts sont des cibles idéales pour de tels groupes, car il s'agit d'infrastructures essentielles qui peuvent perturber l'économie et la sécurité d'un pays si elles sont mises hors d'usage.