Après la FTQ puis la CSN, c'est au tour de la troisième centrale syndicale du Québec, la CSQ, à changer de direction. Son président, Réjean Parent, quittera son poste à la fin du mois de juin.

Arrivé à la Centrale des syndicats du Québec en 2003, il achève présentement son troisième mandat de trois ans. Le congrès aura lieu en juin et c'est à cette occasion qu'il tirera officiellement sa révérence.

Bien qu'il ait atteint l'âge de la retraite, M. Parent est encore prêt à se battre pour ses idées et se dit «attaché au développement du Québec et à son émancipation», ce qui peut se faire «à différents paliers et différents niveaux», selon lui.

D'ici à son départ en juin, il prévoit d'abord une accélération de la cadence dans la bataille pour l'éducation et le système public. Mais «après le mois de juin, je dirais que je n'ai pas de plan. Je ne dis non à rien, mais je vais surtout me dire oui à moi-même, prendre quelques mois pour prendre le temps de récupérer, de refaire mes énergies, de refaire le point», a-t-il confié en entrevue à La Presse Canadienne.

Le reverra-t-on alors en politique? «Je n'ai pas de projet politique sur la table, mais en même temps, vous dire non aujourd'hui et me retrouver en politique dans quelques mois ou quelques années, je n'aimerais pas ça que vous me rappeliez ce que j'avais dit», lance-t-il en s'esclaffant. «Alors, je vais avoir de la prudence et de la retenue. Mon père, vieux sage, disait: «il ne faut jamais dire jamais'.»

À la tête de la CSQ, M. Parent avait ainsi succédé à Monique Richard, qui est maintenant au Parti québécois. Et ces derniers mois, M. Parent a vertement dénoncé les propositions de la Coalition avenir Québec en matière d'éducation.

S'il quitte maintenant, c'est parce qu'il estime que c'est le bon moment pour passer le flambeau, après neuf années passées à la tête de la centrale de 190 000 membres: la relève aura le temps de se préparer avant la prochaine ronde de négociations dans le secteur public.

Il souhaite qu'une femme lui succède, puisque le membership de la centrale est composé à 80 pour cent de femmes, principalement du personnel de l'éducation.

Il juge que sa plus grande réussite, en neuf ans, a été la revitalisation du front commun dans le secteur public et parapublic.

Même si les syndicats n'ont pas bonne presse, même si plusieurs critiquent actuellement le système d'éducation et veulent y changer bien des choses, M. Parent se dit optimiste. Il mise sur «le fond d'entraide et de solidarité» des Québécois, rappelant qu'ils ont voté pour le NPD aux dernières élections fédérales, et souligne que la CAQ de François Legault commence à fléchir dans les sondages.

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