Le président d'une société d'exploration minière québécoise accuse le premier ministre Jean Charest de «détruire son industrie et son gagne-pain». En guise de protestation contre le projet de loi 14, il dit avoir déplacé son adresse résidentielle en Ontario pour ne plus payer ses taxes et impôts au Québec.

L'industrie «émasculée»

Dans une lettre envoyée à Jean Charest à la mi-décembre, que La Presse a obtenue, le PDG des Entreprises minières Globex, Jack Stoch, dénonce le projet de loi qui donne aux municipalités le pouvoir de dire non à l'activité minière sur certaines parties de leur territoire.

Globex, de Rouyn-Noranda, compte 107 propriétés minières, dont une bonne majorité au Québec. Les nouveaux règlements pousseront la société à «rediriger sa stratégie d'investissement» et à regarder davantage ses propriétés de l'extérieur du Québec, soutient M. Stoch dans sa lettre rédigée en anglais. Le projet de loi 14 «émasculera l'exploration et l'industrie minière au Québec», écrit-il.

Un bouc émissaire

M. Stoch, lui-même résidant de l'Abitibi depuis 35 ans, déplore l'intransigeance du gouvernement. «Nous avons à plusieurs reprises souligné les problèmes de la nouvelle loi, mais en vain, rappelle-t-il au premier ministre. Nous sommes le nouveau bouc émissaire du gouvernement du Québec, des politiciens de toutes allégeances, des médias, des groupes de pression, etc. Votre gouvernement semble avoir décidé que les sondages sont plus importants que les emplois et l'économie. Celui qui crie le plus fort sera amadoué (pacified). Celui qui travaille, paie des impôts, crée des emplois et de la richesse sera taxé, brimé, ignoré.»