L'Ontario a mis en garde les conservateurs fédéraux contre une tentative de tourner le dos aux plans pour une réglementation nationale sur les centrales au charbon.

Une telle décision nuirait encore une fois à la réputation internationale du Canada en matière de réduction des gaz à effet de serre et entraînerait des conséquences encore plus graves au pays, a prédit vendredi le ministre de l'Environnement de l'Ontario, Jim Bradley.

«Poursuivre avec les politiques actuelles sur les centrales au charbon va à l'encontre de l'intérêt national et des efforts internationaux pour combattre les changements climatiques», a écrit le ministre Bradley à son homologue fédéral, Peter Kent.

«Ce n'est pas non plus dans l'intérêt national de donner suite à de telles politiques qui s'avèrent incapables de protéger la santé des Canadiens, qui plus est celle de la jeunesse du pays», a-t-il ajouté.

Le ministre Bradley réagissait ainsi à un article du Globe and Mail, qui rapportait qu'Ottawa propose aux provinces une façon de faire pour leur éviter de nouvelles règles qui forceraient les entreprises à moderniser ou fermer leurs vieilles centrales au charbon.

Le quotidien a cité des sources provinciales et industrielles, précisant que le ministre Kent et le premier ministre Stephen Harper ont souligné, en privé, être prêts à faire preuve de flexibilité sur la manière dont les nouvelles règles sur les émissions des centrales seront appliquées.

Le gouvernement conservateur serait ainsi prêt à céder la régulation des émissions du secteur des centrales aux gouvernements des provinces si ceux-ci disposent d'une réglementation permettant d'atteindre des réductions d'émissions équivalentes à celles établies en 1999 par la Loi canadienne sur la protection de l'environnement.

Le ministre Bradley estime toutefois que la réglementation sur les émissions liées à la consommation de charbon ne devrait pas être laissée entre les mains des provinces.

«Il est toujours bon d'avoir une régulation nationale et cohérente qui a des impacts sur tout le pays, plutôt que des réglementations éparses sous juridiction provinciale», a-t-il plaidé.

Un porte-parole du ministre Kent, Adam Sweet, a de son côté souligné que l'aspect concernant l'équivalence provinciale ne représentait en rien un changement de cap de la part du gouvernement.

Toutes les dispositions provinciales doivent rencontrer ou dépasser les objectifs établis par la loi canadienne pour protéger l'environnement, a-t-il soutenu.

Selon M. Bradley, brûler du charbon génère des quantités importantes de gaz à effet de serre, ainsi que des contaminants cancérigènes et du smog qui tuent des centaines de personnes par année.

L'Ontario exploite toujours des centrales au charbon, mais M. Bradley affirme que son gouvernement a posé de nombreux gestes pour se débarrasser de ce combustible et envisage de fermer toutes les centrales du genre d'ici 2024.