Le comité indépendant mis sur pied pour étudier l'impact de l'uranium appauvri sur la santé des soldats canadiens aura 18 mois pour évaluer si les soins de santé offerts aux vétérans sont suffisants.

Longuement débattue voilà dix ans, la question de l'uranium appauvri a refait surface dans l'actualité voilà un mois quand un ancien militaire, Pascal Lacoste, a mené une grève de la faim pour forcer Ottawa à en reconnaître la dangerosité. L'ex-militaire déployé en Bosnie durant les années 1990 se plaint de troubles de santé qu'il attribue à son exposition au produit radioactif.  Le gouvernement fédéral a toujours refusé de faire le lien entre ces problèmes et l'uranium appauvri utilisé dans certaines munitions et du blindage, mais le ministre des Anciens combattants, Steven Blaney, avait tout de même accepté de mettre sur pied un comité indépendant pour revoir la question.

Le comité comptera cinq membres, dont deux militaires à la retraite. Leur rapport est attendu d'ici juin 2013.

Après l'uranium, le ministre a indiqué que l'expertise du comité sera utilisée pour évaluer l'ensemble des soins offerts aux anciens combattants, notamment quant au stress post-traumatique. «Traditionnellement, notre ministère a desservi des vétérans de la Deuxième Guerre mondiale et la Guerre de Corée et on veut s'assurer que nos programmes répondent aux besoins des vétérans de l'ère moderne», a précisé M. Blaney.

Pascal Lacoste s'est dit satisfait de la création hier du comité. «Laissons la chance au coureur. On ne peut pas juger un arbre sans voir ses fruits. Au moins, ils prennent le temps de se pencher sur la question plutôt que le nier simplement», a-t-il réagi.