Constatant que l'économie mondiale demeure fragile, le ministre des Finances, Jim Flaherty, annoncera mardi qu'il limitera à 5 cents la hausse des cotisations de l'assurance emploi le 1er janvier 2012.

Le gouvernement Harper renonce donc pour la deuxième année de suite à une hausse plus importante des cotisations afin de renflouer la caisse de l'assurance emploi, laquelle doit maintenant s'autofinancer.

En 2011, la hausse devait être de 15 cents par tranche de 100$ assurable, mais elle a aussi été limitée à 5 cents. (La contribution des employeurs est de 1,4 fois supérieure à celle des employés.)

Celle de 2012 devait être de 10 cents, mais elle sera contenue à 5 cents afin de soutenir les investissements des entreprises et la consommation des travailleurs, principal moteur de la reprise économique.

M. Flaherty doit confirmer cette annonce aujourd'hui à Calgary où il fera le point sur la situation économique et financière, selon des informations que La Presse a obtenues hier.

Cette nouvelle devrait réjouir la Chambre de commerce du Canada ainsi que la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, deux organisations qui craignaient une hausse importante des cotisations en 2012 alors que les perspectives économiques sont moins optimistes que prévu.

Dans son discours devant les membres de la chambre de commerce de Calgary, le grand argentier du pays annoncera aussi qu'Ottawa prolongera de 16 semaines le programme de travail partagé. Ce programme, mis sur pied dans la foulée de la crise économique de 2008, permet aux employeurs et aux employés d'éviter les mises à pied temporaires durant une baisse de l'activité économique.

Par cette mesure, les employés admissibles qui acceptent de réduire temporairement leur semaine de travail afin de permettre à une entreprise de se maintenir à flot reçoivent un soutien de revenus grâce aux prestations d'assurance emploi. Jusqu'ici, quelque 300 000 travailleurs se sont prévalus à un moment donné de cette mesure depuis 2008.

«Puisque l'économie mondiale demeure fragile, la mise à jour économique et financière va démontrer encore une fois que la priorité absolue du gouvernement est l'économie. Nous allons donc prendre des mesures ciblées pour protéger les emplois au pays et soutenir la reprise économique», a indiqué hier soir une source gouvernementale.

Ces mesures pourraient forcer le ministre Flaherty à repousser d'un an son objectif d'éliminer le déficit d'ici à 2014. Celui-ci devrait atteindre 32 milliards de dollars en 2011-2012. Le ministre pourrait être contraint de revoir cet objectif à la lumière des dernières prévisions des économistes du secteur privé qui soutiennent qu'Ottawa doit s'attendre à une croissance plus faible de l'économie.

La semaine dernière, la Banque TD a soutenu dans un rapport que le gouvernement fédéral aura peut-être besoin de deux années supplémentaires pour rétablir l'équilibre budgétaire.

La Banque a évalué qu'étant donné le ralentissement marqué de l'économie et la modeste croissance prévue à l'avenir, Ottawa devrait enregistrer un déficit de 5,2 milliards de dollars en 2014-2015. Le manque à gagner serait ensuite de 1,8 milliard l'année suivante, alors que le gouvernement Harper prévoyait dans son dernier budget un surplus de 4,2 milliards en 2015-2016.