Alors que les chefs d'États et de gouvernements réunis à Cannes pour le Sommet du G20 tentaient frénétiquement de convaincre Athènes de renoncer à son référendum, la délégation canadienne a adopté un ton plus calme, appelant les diplomates à garder la tête froide.

L'horaire du sommet, planifié au quart de tour, a été complètement chamboulé par les événements des dernières heures en Grèce.

Au début de la semaine, le premier ministre grec, George Papandreou, a annoncé qu'il soumettrait le plan de sauvetage européen à un référendum, causant la stupeur dans la communauté internationale. Les capitales du monde entier ont critiqué le projet d'Athènes, plaidant que l'économie mondiale n'avait pas besoin d'une nouvelle dose d'incertitude.

Le président Nicolas Sarkozy s'est fait particulièrement sombre dans ses prédictions. Le Français a prédit jeudi que l'«explosion» de la zone euro entraînerait «l'explosion» de l'Union européenne, une organisation garante de la paix sur un continent auparavant ravagé par de «terribles guerres».

Stephen Harper a admis jeudi aux journalistes canadiens sur place que des plans pour expulser la Grèce de la zone euro faisaient l'objet de discussions en après-midi. Le gouvernement grec semble toutefois prendre le bon virage, a-t-il ajouté.

Au cours de la journée, le premier ministre Papandreou a reculé, suggérant que les Grecs n'auraient pas à être consultés si l'opposition parlementaire appuyait elle aussi le plan d'action.

Stephen Harper, pour sa part, semblait espérer que le Sommet du G20 ne soit pas monopolisé par la crise européenne.

«Même si les défis posés par l'Europe sont immédiats, il est important de souligner que le G20 doit se pencher sur les enjeux à moyen et à long termes, afin d'accomplir des progrès», a affirmé Andrew MacDougall, porte-parole de M. Harper.