Un imam d'Edmonton, qui a été arrêté et aurait été battu alors qu'il était en pèlerinage en Arabie saoudite, a été libéré ce lundi à la suite de la couverture médiatique et des pressions de la part d'un groupe de défense des droits de la personne.

Selon Mohamed Hayward, un témoin de l'attaque, Usama Al-Atar, qui est âgé de 33 ans, a été libéré lundi après que l'évènement survenu dimanche à Médine eut été rendu public.

M. Al-Atar, qui travaille comme chercheur à l'Université de l'Alberta, était l'orateur d'une prière lorsque la police saoudienne est intervenue pour disperser le petit groupe qui l'accompagnait et au sein duquel se trouvait M. Hayward.

Entre 10 et 15 officiers s'en seraient alors pris aux pèlerins et auraient attaqué Usama Al-Atar, qui a été placé en détention par la suite, selon M. Hayward. Ce dernier a ajouté que M. Al-Atar avait été «pratiquement étranglé» par ses assaillants.

M. Hayward a également affirmé que M. Al-Atar n'avait offert aucune résistance, mais que les autorités avaient néanmoins procédé à son arrestation.

Mais alors qu'il devait comparaître lundi, M. Al-Atar a plutôt été relâché.

Son père, son épouse - enceinte - et un jeune enfant de 3 ans sont toujours au Canada.

M. Hayward a indiqué qu'il ignorait les détails de sa libération ou les conditions de sa détention, mais qu'il ne semblait pas trop mal en point.

«Il est fatigué, un peu ébouriffé», a décrit M. Hayward. «Il a besoin de repos. Je crois qu'il aimerait parler à sa femme et ses enfants. Mais il semble bien aller.»

M. Hayward a estimé que la couverture de l'évènement par les médias canadiens et le travail de la Commission islamique des droits de la personne ont contribué à la remise en liberté de M. Al-Atar.

«Il aurait pu traîner en prison pour Dieu sait combien de temps; une fois accusé, il aurait pu rester là pendant au moins un mois ou deux», a raconté M. Hayward. «C'est un grand, grand soulagement.»

Le ministre canadien des Affaires étrangères avait aussi porté le dossier à l'attention de diplomates saoudiens et offert ses services consulaires.

Le Commission islamique des droits de la personne, basée en Grande-Bretagne, s'est rapidement intéressée à l'arrestation de M. Al-Atar, émettant une déclaration pour réclamer sa libération. Elle a aussi créé une page Facebook en son nom.

Les responsables de la Commission, qui ont parlé à des témoins, croient que M. Al-Atar, un chiite, a été arrêté pour avoir critiqué la gestion, de la part des autorités du royaume, des soulèvements au Yémen et au Bahreïn.

Un porte-parole de l'organisation, Massoud Shadjareh, soutient que cette arrestation reflète l'intolérance de l'Arabie saoudite à l'endroit des musulmans qui ne pratiquent pas la doctrine wahhabite de l'Islam.