Un recul des homicides a été enregistré au Canada l'an dernier.

Selon Statistique Canada, la police a déclaré 554 homicides au pays en 2010, soit 56 de moins que l'année précédente. Ce recul faisait suite à une décennie de stabilité relative.

Le taux d'homicides au Canada s'est établi à 1,62 pour 100 000 habitants, son point le plus faible depuis 1966.

Les données ont été publiées au lendemain du dépôt, par le gouvernement majoritaire des conservateurs de Stephen Harper, d'un projet de loi pour abolir le registre des armes à épaule. L'an dernier, un texte similaire avait été présenté au Parlement, mais le registre avait été maintenu à l'issue d'un vote serré.

Les conservateurs dépeignent depuis longtemps le registre des armes à feu comme étant coûteux et inefficace, soutenant qu'il n'avait que peu contribué à combattre la criminalité malgré le milliard de dollars dépensé pour son maintien. Ils estiment que cette somme aurait dû être utilisée pour embaucher plus de policiers.

La présidente de la Coalition pour le contrôle des armes, Wendy Cukier, affirme toutefois que les récentes données de Statistique Canada ne décourageront pas le gouvernement dans son projet de détruire le registre des armes d'épaule ainsi que les sept millions de documents sur les propriétaires de fusil.

Les chiffres divulgués par l'agence fédérale ne représentent qu'une preuve supplémentaire de ce que le gouvernement du premier ministre Harper a simplement choisi d'ignorer, estime Mme Cukier.

«La preuve est on ne peut plus claire: un contrôle plus serré des armes à feu a, de façon générale, un impact sur la sécurité de la population», avance-t-elle.

L'Association canadienne des chefs de police s'est également prononcée en faveur du maintien du registre, tout en promettant de continuer à collaborer avec Ottawa une fois son abolition complétée.

La diminution globale des homicides était surtout liée au moins grand nombre d'affaires enregistrées dans les provinces de l'Ouest.

Au Québec, 84 homicides ont été recensés l'an dernier, soit quatre de moins qu'en 2009. Le taux s'est maintenu à 1,1 pour 100 000 habitants. Dans la région de Montréal, 49 homicides ont été enregistrés en 2010, soit cinq de plus que l'année précédente.

Le ministre québécois de la Sécurité publique, Robert Dutil, a par ailleurs déclaré que son gouvernement était «férocement opposé» à la destruction des dossiers du registre.

Le nombre d'homicides a augmenté en Ontario, passant de 178 à 189. Il a diminué au Nouveau-Brunswick, passant de 12 à 9.

L'agence fédérale affirme que le nombre d'homicides entre partenaires intimes, ce qui comprend les homicides entre conjoints, est demeuré relativement stable au pays ces dernières années.

En 2010, la police a aussi déterminé que 94 homicides étaient attribuables à des gangs, un nombre en baisse par rapport à celui de 124 noté en 2009.