Le conseil d'administration de la Commission canadienne du blé (CCB) poursuit le gouvernement conservateur devant la Cour fédérale pour l'empêcher d'adopter une loi qui mettrait fin au monopole qu'elle détient sur les ventes de céréales dans l'Ouest canadien.

La poursuite prétend que le gouvernement contrevient à la loi en allant de l'avant avec son projet sans tout d'abord consulter les fermiers concernés. Le président du conseil d'administration de la CCB, Allan Oberg, a affirmé n'avoir d'autre choix que d'intenter cette poursuite pour protéger les fermiers; il a ensuite promis qu'il ne laissera pas les «voyous» l'intimider.

L'été dernier, 62% des quelque 40 000 producteurs de céréales ayant participé à un plébiscite organisé par la Commission avaient voté en faveur de sa survie.

Le gouvernement fédéral rétorque que le Parti conservateur, qui cherche depuis longtemps à démanteler la CCB, a obtenu le mandat de le faire quand il a été élu à la tête d'un gouvernement majoritaire en mai dernier. La loi à cet effet devrait être adoptée d'ici la fin de l'année.

Le ministre fédéral de l'Agriculture, Gerry Ritz, a répété à de nombreuses reprises que les fermiers de l'Ouest devraient pouvoir choisir à qui ils vendent leur production. Il estime que le monopole de la Commission nuit à la compétitivité des fermiers canadiens sur les marchés internationaux.

Certains fermiers craignent toutefois de perdre la protection de la CCB, qui leur garantit un prix minimum, et de se retrouver à la merci d'entreprises américaines. Un marché libre, disent-ils, risque de faire disparaître les petits producteurs ou ceux qui doivent composer avec des coûts de transport importants.

La Commission canadienne du blé détient un monopole sur les ventes internationales et intérieures de blé et d'orge pour consommation humaine depuis 60 ans.