Pour une deuxième fois cette semaine, des travailleurs de la construction ont manifesté, jeudi matin, devant les bureaux de la Commission de la construction dans diverses régions du Québec.

La FTQ-Construction et le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction veulent ainsi dénoncer le projet de loi 33 qui prévoit une modification des méthodes de placement du personnel sur les chantiers de construction.

Les deux organisations syndicales croient que d'imposer un nouveau fonctionnement à la Commission de la construction du Québec (CCQ) est un déni de démocratie, car elles perdraient un pouvoir de représentation proportionnelle.

De retour de sa mission économique européenne, le premier ministre Jean Charest a toutefois rappelé que seules les centrales qui profitaient de l'ancien système s'opposaient à la réforme proposée par son gouvernement.

«La CSN et la CSD appuient (le projet de loi 33) et ont participé aux travaux. Il y a un comité qui a été mis sur pied par Lise Thériault sur cette question qui est vieille déjà de 40, 50 ans», a fait valoir M. Charest.

Pour les leaders syndicaux, la manoeuvre du gouvernement Charest a pour but de faire diversion afin d'éviter de parler des vrais enjeux qui préoccupent la population du Québec.

Le premier ministre, lui, soutient que le projet de loi veut corriger des problèmes qui traînent depuis des décennies.

«On veut protéger le placement des travailleurs, a déclaré M. Charest, alors qu'il était de passage à Montréal jeudi matin. Le temps est maintenant venu de bouger là-dessus, après 40 ans de débats au Québec.»

Jean Charest a répété qu'il ne reculerait pas dans ce dossier et a appelé les syndiqués à faire preuve de retenue.

«Nous respectons les opinions contraires, mais nous demandons qu'on respecte également les actions de l'Assemblée nationale. Les débats ont été faits et si les gens veulent s'exprimer, on s'attend à ce qu'ils s'expriment dans le respect également. C'est le minimum d'un débat démocratique au Québec», a averti le premier ministre.

Cette fois, les manifestants s'étaient réunis à Val-d'Or, Rimouski, Sept-Îles, Baie-Comeau, Sherbrooke, Trois-Rivières, Gatineau et Saguenay.