Après avoir fait campagne d'un bout à l'autre du Québec, le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) a manifesté à Montréal ce dimanche pour réclamer le financement 50 000 nouveaux logements sociaux.

Partis de Parc-Extension, l'un des quartiers les plus pauvres de Montréal, les quelques centaines de marcheurs se sont rendus sous un soleil radieux à Ville Mont-Royal, l'un des quartiers les plus cossus de la métropole.

«Les gouvernements tant fédéral que provincial tentent de nous convaincre qu'ils n'ont pas les moyens de répondre favorablement à nos demandes. En traversant la clôture séparant la pauvreté de Parc-Extension de la richesse de Ville Mont-Royal, nous avons voulu démontrer qu'il y a de l'argent au Québec, mais qu'il faut avoir la volonté politique pour aller le chercher», a déclaré François Saillant, coordonnateur du FRAPRU.

L'organisme souligne que, selon les statistiques de 2006, le revenu moyen est de 149 452$ par année à Ville Mont-Royal, contre à peine 24 431 $ par année à Parc-Extension.

La manifestation clôture la tournée québécoise de la Caravane du FRAPRU, qui a parcouru plus de 3000 kilomètres et organisé des interventions publiques dans 24 villes, de l'Abitibi à la Côte-Nord, la semaine dernière.

Aucun élu des gouvernements provincial et fédéral n'a reçu les représentants du groupe au cours de la semaine, ce qui déçoit M. Saillant.

«Je trouve ça méprisant», laisse-t-il tomber, en ajoutant que les militants sont décidés à talonner encore les politiciens au cours des mois à venir.

Les manifestants ont reçu l'appui du parti Québec solidaire. «Nous le disions déjà lors des dernières élections générales en 2008, nous exigeons que le logement soit considéré comme un droit social et que toute personne habitant sur le territoire québécois ait accès à une habitation convenable, pour elle et pour ses enfants», a déclaré dans un communiqué la présidente du parti, Françoise David.