L'ancien ministre libéral des Affaires étrangères, John Manley, croit que la nouvelle entente avec les États-Unis sur un périmètre de sécurité conjoint créera des emplois et stimulera la croissance dans les deux pays.

Le président du Conseil canadien des chefs d'entreprises affirme que les coûts - évalués à un 1 milliard $ - qui seront défrayés pour la mise en oeuvre de cette entente engendreront des dividendes.

M. Manley estime qu'il s'agit de l'argent bien dépensé qui rapportera à l'avenir. «Certaines dépenses devront être faites pour que les choses fonctionnent. Mais dans la mesure où l'on améliore la chaîne d'approvisionnement des deux côtés de la frontière canado-américaine, on crée des emplois», a-t-il soutenu dans une entrevue à La Presse Canadienne.

«Il s'agit d'un des secteurs où l'on peut dire qu'il y aura des retombées au fil du temps. Si le chiffre est si gros, c'est probablement parce que cela fait longtemps qu'il devrait y avoir eu des investissements», a-t-il dit.

Des sources affirment que l'accord Au-delà des frontières (Beyond the Border) forcera le Canada à investir davantage dans les infrastructures douanières et dans d'autres programmes de partage de l'information pour que le pays rattrape ce qui se fait aux États-Unis.

L'entente, telle que décrite à La Presse Canadienne, augmentera les échanges d'informations sur de possibles menaces à la sécurité, contribuera à harmoniser les secteurs de l'automobile et de l'alimentation des deux pays, et améliorera les communications aux postes frontaliers.

Parmi les autres mesures qui seraient implantées figurent un seul comptoir pour les importateurs, plutôt que de faire affaire avec plusieurs agences gouvernementales, des exemptions de droits de douane pour les cargaisons des entreprises et un visa spécial pour certains voyageurs d'affaires.

L'accord devrait être dévoilé sous peu, mais le gouvernement conservateur tente toujours d'organiser un lancement officiel remarqué avec le premier ministre Stephen Harper et le président américain Barack Obama.

À la Chambre des communes cette semaine, les députés de l'opposition ont accusé le gouvernement d'avoir fait trop de concessions aux Américains lors de ces pourparlers secrets.

Selon John Manley, l'entente représente la plus grande amélioration proposée à ce jour pour réduire la bureaucratie qui a été implantée après le 11 septembre 2001 et qui freine la circulation des biens et des services au 49e parallèle.

Depuis plusieurs années, le Conseil canadien des chefs d'entreprises et d'autres groupes d'affaires ont travaillé de concert pour tenter d'amincir le soi-disant épaississement de la frontière en raison des attaques terroristes à New York et à Washington.

La nouvelle entente est inspirée de la Déclaration et plan d'action sur la frontière intelligente que M. Manley a mise de l'avant alors qu'il était ministre sous Jean Chrétien.