Les forces policières de Vancouver étaient confuses et avaient perdu le contrôle de la foule des heures avant le début du match ultime de la finale de la Coupe Stanley le 15 juin dernier, conclut un nouveau rapport sur les émeutes qui ont suivi la partie.

Le rapport dépeint un portrait troublant d'une foule devenant incontrôlable trois heures avant la mise au jeu, alors que des milliers de personnes remplissaient le centre-ville de Vancouver, plusieurs d'entre eux fortement intoxiqués par l'alcool.

Le rapport indépendant, commandé par le gouvernement provincial, conclut que cette foule était plus importante que prévu, et était arrivée beaucoup plus tôt sur les lieux que ne le prévoyaient les autorités. Certaines personnes qui voulaient sortir de la foule en étaient empêchées par sa densité, a raconté un policier.

Plutôt que de contrôler la situation, les policiers se sont rapidement retrouvés en mode réactif, répondant à des appels selon lesquels des barricades avaient été renversées et des individus grimpaient à des poteaux de téléphone.

Dès 19h46, un utilisateur du réseau social Twitter avertit les Vancouvérois de se préparer pour une émeute, relate le rapport. Des bouteilles commencent à voler vers l'écran géant, et des événements d'après-match sont annulés pour inciter les spectateurs à quitter les lieux.

Les deux auteurs du rapport ont toutefois conclu que la coopération entre la police de Vancouver et la Gendarmerie royale du Canada (GRC) s'était améliorée de façon marquée depuis les émeutes de 1994 dans la même ville. Mais des problèmes subsistent toujours, ont-ils ajouté.

L'équipement anti-émeute des forces de l'ordre était entreposé trop loin des événements, selon le rapport. Plusieurs incendies avaient été allumés avant que les policiers ne puissent intervenir.

Au chapitre des problèmes très concrets, le document indique aussi que le commandant de la GRC posté au sud de la foule disposait d'un appareil de communication de la police de Vancouver qui ne fonctionnait pas, l'empêchant d'entendre l'ordre d'enfiler l'équipement anti-émeute. Ses policiers étaient donc mal équipés pour mener à bien leurs tâches.

De plus, les piles des porte-voix de la police de Vancouver n'étaient pas chargées, limitant leur utilisation. Les appareils de la GRC, quant à eux, ne fonctionnaient simplement pas normalement. La foule n'a donc jamais été prévenue de l'imminence de l'utilisation des gaz lacrymogènes.

«La communication n'a pas été utilisée avec cette foule avant que la situation ne soit hors de contrôle», indique le rapport.

L'ancien patron du Comité organisateur des Jeux olympiques de Vancouver, John Furlong, et un ancien sous-ministre de la Justice en Nouvelle-Écosse Doug Keefe ont signé le rapport. Ils ont refusé de jeter le blâme sur un individu ou une organisation en particulier, préférant accuser les émeutiers.