Un juge de la Cour suprême du Yukon a ordonné que soit construit un nouvel édifice pour l'école francophone Émilie-Tremblay située à Whitehorse et a exigé du gouvernement territorial qu'un montant de 2 millions $ soit remis à l'école pour restaurer les programmes en français.

Dans une décision de 322 pages rendue publique mercredi, le juge Vital Ouellette a tranché en faveur de la Commission scolaire francophone tout en confirmant que le gouvernement du Yukon avait manqué à ses obligations en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés et de la Loi sur l'éducation du Yukon. La bataille juridique durait depuis deux ans.

Le gouvernement provincial compte toutefois aller en appel de cette décision alléguant le manque d'impartialité du juge Ouellette en raison de son engagement dans la communauté francophone.

L'école Émilie-Tremblay comporte un niveau primaire et un niveau secondaire appelé Académie Parhélie. C'est cette dernière qui aurait son propre édifice.

Le juge a donné deux ans au gouvernement territorial pour construire la nouvelle école secondaire (Académie Parhélie) pouvant accueillir 150 étudiants.

Cette école devra compter un gymnase, une classe d'arts et une salle d'ordinateurs. Le juge a également ordonné que deux ordinateurs portatifs soient ajoutés à l'école Émilie-Tremblay d'ici le mois de septembre.

Le directeur de Commission scolaire francophone du Yukon, André Bourcier, s'est déclaré très satisfait de cette décision, jeudi.

«Il s'agit d'un bond historique dans la reconnaissance des francophones du Yukon», a-t-il déclaré.

Selon l'avocat du gouvernement yukonais, Max Faille, le gouvernement n'a pas encore évalué les coûts de la nouvelle école. Au cours du procès, les coûts ont été estimés à un montant allant de 15 à 45 millions $.

Présentement, 203 étudiants se sont inscrits à l'école Émilie-Tremblay pour septembre. De ce nombre, 46 sont de niveau secondaire.

Au cours du procès les avocats du gouvernement ont relevé le fait que le juge Vital Ouellette avait été un ardent défenseur du droit à l'école en français en Alberta avant sa nomination comme juge en  2002 et qu'il avait été président du Conseil scolaire francophone du Nord-Est de l'Alberta.