Une évaluation des efforts déployés par Ottawa en matière de logement social pour les réserves autochtones au cours des 13 dernières années confirme ce que les observateurs rapportent depuis longtemps: le gouvernement n'est pas assez proactif et les conditions de vie se détériorent.

Ottawa atteint, il est vrai, ses propres objectifs de construction de logements sociaux sur les réserves, mais la population autochtone croît plus rapidement que prévu, conclut le bilan demandé par le ministère des Affaires autochtones.

La pénurie de logements se poursuivrait et semblerait donc prendre de l'expansion plutôt que de s'améliorer, selon l'étude.

De plus, les logements construits ne correspondent souvent pas aux normes de l'industrie et se détériorent rapidement. Les fonds disponibles pour l'entretien des constructions ne sont pas suffisants.

Les bâtiments auraient besoin d'un programme «énergique» de rénovation et d'entretien, notamment parce qu'ils sont surpeuplés, ajoute le rapport.

Une porte-parole du ministre des Affaires autochtones, John Duncan, a affirmé que le gouvernement connaît les problèmes, et consacre d'importantes ressources pour les résoudre.

«Nous reconnaissons qu'il faut faire davantage et nous continuerons à travailler avec les Premières Nations, comme nous l'avons fait depuis cinq ans, pour s'attaquer à cette question importante», a affirmé Michelle Yao dans un courriel.

Les conséquences pour les communautés peuvent être importantes lorsque les logements se détériorent sans intervention, prévient le rapport.

Seul point positif au portrait brossé pas l'étude: la surpopulation des logements n'est pas aussi catastrophique que dans le passé, mais demeure tout de même un problème majeur. La proportion de maisons considérées comme surpeuplées a été réduite du tiers en 13 ans, mais demeure tout de même six fois supérieure par rapport aux communautés non autochtones.

Le gouvernement consacre en moyenne quelque 272 millions $ par année aux logements sociaux dans les réserves autochtones, un montant auquel il faut ajouter les 192 millions $ sur cinq ans promis dans le budget de 2005.