Le ministère des Transports du Québec n'écarte pas la possibilité d'installer des caméras de surveillance dans les haltes routières plus isolées, à la suite de la violente agression sexuelle dont aurait été victime une jeune femme, mardi matin, à la halte de Saint-Michel-de-Bellechasse, sur l'autoroute 20.



Transports Québec indique qu'il s'agit du premier événement du genre qu'on lui signale, et son porte-parole, Mario St-Pierre, n'a pas caché que cette affaire a semé un certain désarroi au sein du ministère.

La possibilité d'installer des caméras de surveillance devient, dans ce contexte, une option envisageable, a-t-il confié à La Presse Canadienne. «C'est sûr que, au ministère, on va se pencher là-dessus et on va examiner la situation. Il y a des situations comme ça qui nous amènent à réfléchir à ce qui existe actuellement.»

Le ministère des Transports est d'ailleurs à revoir la configuration de l'ensemble de ses haltes routières.

«Depuis quelque temps, la formule des haltes routières est réévaluée, a expliqué M. St-Pierre. Il y a toute une mouvance là-dedans. Il y a déjà des nouvelles formules qui sont mises en place. On repense l'ensemble des haltes routières et cet événement pourrait être intégré dans la réflexion sur la situation.»

Ainsi, certaines haltes ont été entièrement refaites et accueillent des restaurants et kiosques d'information, assurant une présence humaine presque constante.

Les autres haltes - où l'on ne retrouve qu'un stationnement, des toilettes et une cantine mobile le jour - ne sont pas complètement dépourvues d'une telle présence pour autant, signale Mario St-Pierre.

«Par exemple, un préposé s'occupe de travaux ménagers à l'intérieur et à l'extérieur du bâtiment. Il est appelé à tous les jours à être là pour faire l'entretien de l'extérieur et de l'intérieur. Il porte un uniforme et il a le mandat d'aviser les services d'urgence concernés dès qu'il voit quelque chose qui n'est pas correct.»

Quoiqu'il en soit, M. St-Pierre rappelle que l'effet dissuasif de la caméra a ses limites. «Il y a aussi des gens qui font des vols dans des dépanneurs alors qu'ils savent qu'ils sont filmés. Ils le font souvent armés avec des armes à feu ou des armes blanches.»

La victime présumée, une femme de 21 ans, aurait été agressée sexuellement à la pointe d'un couteau par deux hommes qui sont activement recherchés par la Sûreté du Québec.

Selon les premiers éléments d'enquête, la jeune femme, originaire du Nouveau-Brunswick, se dirigeait vers Québec pour son travail quand elle a fait un arrêt à cette halte. La présumée agression se serait déroulée entre 6 h 30 et 7 h.

Elle était à l'extérieur de son véhicule quand les deux hommes l'ont abordée. Ils l'ont emmenée de force dans un boisé où ils l'ont agressée sexuellement, à la pointe d'un couteau.

Plus tard, la victime a été en mesure d'alerter les autorités puis a été hospitalisée, souffrant d'un violent choc nerveux.

Des enquêteurs, des spécialistes en scène de crime et des maîtres-chiens ont été dépêchés sur place.

Selon la description fournie par la présumée victime, les suspects, deux Noirs, seraient âgés entre 20 et 30 ans et avaient les chevaux rasés. Ils s'exprimaient en anglais.

Un des deux hommes mesurait environ 1m83, était très costaud et avait un bouc avec moustache. Il portait des boucles d'oreille avec des pierres brillantes.

L'autre était plus petit et maigre.

Une fourgonnette grise était garée à la halte routière au moment des faits mais la police ignore si ce véhicule appartient aux individus recherchés ou à un éventuel témoin.