Pierre Elliott Trudeau a reçu la visite de quelques vieux amis mercredi, dont deux anciens chefs de gouvernement.

Plusieurs personnalités publiques ont effectué un pèlerinage à la tombe de l'ancien chef d'État canadien, incluant l'ex-premier ministre Jean Chrétien et Helmut Schmidt, chancelier de la République fédérale de l'Allemagne de 1974 à 1982.

Les visiteurs sont arrivés mercredi après-midi au mausolée de calcaire, M. Schmidt, désormais âgé de 92 ans, étant transporté dans une chaise roulante.

Celui-ci, un politicien contemporain de M. Trudeau, a demandé à être emmené jusqu'au site, a déclaré M. Chrétien. Le Canada a rejoint ce qui est aujourd'hui connu comme le G8 lorsque les deux hommes étaient en poste.

Selon Jean Chrétien, il y avait beaucoup de respect entre les deux hommes, et MM. Trudeau et Schmidt étaient de bons amis, en plus d'être deux intellectuels.

Une gerbe a été déposée au pied de la tombe avant la visite d'une quinzaine de minutes. À un moment, l'ancien leader allemand a placé la main sur son coeur et l'y a brièvement laissée.

Tom Axworthy, l'ancien secrétaire principal de M. Trudeau, a expliqué à M. Schmidt que la petite ville de Saint-Rémi, sur la rive sud de Montréal, était le lieu de résidence traditionnel des Trudeau.

Décédé à Montréal le 28 septembre 2000, l'ancien premier ministre canadien avait manifesté le souhait d'être enterré avec sa famille. Le mausolée abrite les dépouilles de 13 membres de la famille, dont les parents et les grands-parents de M. Trudeau.

Les visiteurs sont arrivés mercredi après avoir assisté à une conférence du Conseil interaction à Québec, qui a rassemblé d'anciens chefs d'États, incluant l'ancien président américain Bill Clinton.

M. Chrétien a indiqué que l'ancien leader allemand demeurait actif, malgré le fait qu'il doive se déplacer en fauteuil.

«Il écrit toujours un éditorial par semaine dans le journal de Hambourg, et possède son émission de télévision où il s'exprime seul pendant une heure.»

M. Chrétien était cependant bien moins intéressé à parler de politique canadienne.

Lors d'un entretien avec des journalistes, il s'est fait demander si Bob Rae, qui est actuellement chef intérimaire du Parti libéral, devrait éventuellement en devenir le chef officiel.

Après la défaite électorale écrasante de mai, la rumeur voulait que Jean Chrétien tire les ficelles en faveur de Bob Rae au sein du Parti libéral. Ce dernier a éventuellement obtenu le poste de chef intérimaire, mais a d'abord du renoncer à un mandat à plus long terme.

M. Chrétien a seulement voulu dire qu'il était «très content» que M. Rae ait accepté la position intérimaire.

Pour la suite, «il y aura un congrès, et les membres décideront», a dit Jean Chrétien. «Ce n'est pas à moi de décider.»