Avec 487 décès en 2010, le Québec a enregistré «le meilleur bilan routier en 60 ans», a lancé hier le ministre des Transports, Sam Hamad. Mais il y a une ombre au tableau: plus de 25 % des victimes sont âgées de 15 à 24 ans. Or les conducteurs de moins de 25 ans représentent seulement 10% des automobilistes.

En conférence de presse hier, Sam Hamad a reconnu que la situation est «inquiétante». «Il y a des statistiques encore troublantes au niveau des jeunes. Il faut faire plus d'efforts pour les cibler», a-t-il affirmé. D'autres campagnes de sensibilisation seront lancées, sur YouTube, Twitter et Facebook. «Il faut les rejoindre, être présent sur leur terrain», a expliqué M. Hamad. Québec fera une tournée dans les cégeps et de la «sensibilisation en amont», dans les écoles secondaires.

Le gouvernement Charest n'a toujours pas mis en vigueur des mesures destinées aux jeunes conducteurs qui ont déjà reçu le feu de l'Assemblée nationale. C'est le cas du «zéro alcool» pour les 21 ans et moins - prévu dans un projet de loi adopté en décembre - et de l'accès graduel à la banque de 15 points d'inaptitude pour les moins de 25 ans - la loi date de 2007. Ces mesures seront mises en application, respectivement, «au plus tard en 2012» et en juin.

Décès, blessés, contraventions

Selon le bilan déposé hier, 129 jeunes de 15 à 24 ans ont perdu la vie sur la route l'an dernier, ce qui représente 26,5% des décès. C'est cinq morts de plus qu'en 2009. Sam Hamad a voulu nuancer le portait, soulignant que le nombre de décès dans ce groupe d'âge a tout de même diminué de 15% par rapport à la moyenne des cinq années précédentes (2005-2009).

De son côté, le président de la Table québécoise sur la sécurité routière, Jean-Marie De Koninck, a noté que 45% des contraventions pour conduite dangereuse sont données à des conducteurs de moins de 25 ans.

Au total, le nombre de décès sur les routes s'est élevé à 487 au cours de la dernière année, 29 de moins qu'en 2009. C'est également une baisse de 22,1% par rapport à la moyenne des années précédentes.

Le nombre de blessés légers (41 053) et graves (2313) a toutefois augmenté au cours de la dernière année, de 0,5% et 2,8% respectivement. Mais par rapport à la moyenne 2005-2009, c'est une diminution de 6,7% chez les blessés légers et de 23,9% chez les blessés graves.

Dix-neuf cyclistes sont morts en 2010. C'est quatre de plus que l'année précédente. Chez les piétons, on constate 59 décès, le plus faible nombre depuis 1978. Il y en avait eu 70 en 2009.

Pour Sam Hamad, ce bilan routier est le résultat des mesures adoptées par le gouvernement au cours des dernières années, comme l'imposition d'amendes plus salées pour les excès de vitesse, de sanctions plus sévères contre l'alcool au volant, le retour des cours de conduite obligatoires et l'interdiction du cellulaire au volant.

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Nombre de décès en 2010: 487

Baisse de 5,6% par rapport à 2009

29 décès de moins qu'en 2009

Baisse de 22,1% par rapport à la moyenne de 2005-09

138 décès de moins par rapport à la moyenne de 2005-09

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Nombre de blessés graves en 2010: 2313

Hausse de 2,8% par rapport à 2009

62 de plus qu'en 2009

Baisse de 23,9% par rapport à la moyenne de 2005-09

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Nombre de blessés légers en 2010: 41 053

Hausse de 0,5% par rapport à 2009

221 de plus qu'en 2009

Baisse de 6,7% par rapport à la moyenne 2005-09

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En 1973: 2209 décès et 2 265 471 véhicules sur les routes

En 2010: Quatre fois moins de décès (487) et deux fois plus d'automobiles (5 913 950)