Québec a signé vendredi une entente avec les responsables des services de garde en milieu familial syndiquées à la CSN, celles-ci ayant entériné l'accord de principe qui avait été conclu en novembre dernier.

«C'est plus qu'un plaisir de voir l'histoire s'écrire sous nos yeux», s'est exclamée la ministre de la Famille, Yolande James, quelques minutes avant de parapher officiellement l'entente collective, avec la présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Francine Lévesque.

Grâce à cette entente, la subvention gouvernementale versée aux responsables des services de garde en milieu familial passera de 19,38 $ à 27,43 $ par jour le 30 novembre 2013.

À cette somme s'ajoutent la contribution parentale de 7 $ et d'autres allocations spécifiques, pour les poupons ou les enfants handicapés, par exemple.

Les responsables des services de garde en milieu familial bénéficieront également de huit journées fériées payées.

«Ça comble les demandes de façon très satisfaisante, a dit Mme Lévesque. On a eu l'occasion de présenter cette entente de principe au moment où nous en avons convenu, à la fin de l'année dernière. Et je vous dirais que ça a été dans un très grand élan d'enthousiasme que l'ensemble des travailleuses qui étaient visées par cette entente-là ont adopté presque à l'unanimité les conditions qui y étaient inscrites.»

Toutefois, la grande majorité des responsables de services de garde en milieu familial ne sont pas syndiquées à la CSN, qui en représente environ 2000, mais à la CSQ, qui en représente 13 500. Or, celles de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) n'ont toujours pas conclu leur entente avec le gouvernement.

Mais «les choses progressent bien avec la CSQ», a assuré la ministre James.

La CSQ a confirmé être près d'une entente, elle aussi, avec le gouvernement. Les discussions sont intensives et ont cours depuis plusieurs mois.

Et si la CSQ parvenait à négocier de meilleures conditions de travail pour ses membres que la CSN, Mme Lévesque se dit convaincue que ses membres pourraient en bénéficier à leur tour. «On n'accepterait jamais de différence de traitement», a prévenu Mme Lévesque.

Les responsables de services de garde en milieu familial ont mené une bataille de longue haleine avant de parvenir à négocier collectivement leurs conditions de travail. Au départ, le gouvernement leur refusait le droit à la syndicalisation, affirmant qu'elles étaient des travailleuses autonomes. La cause a été portée devant les tribunaux. Les responsables de services de garde en milieu familial avaient gagné leur cause et le gouvernement Charest, en pleine campagne électorale, n'avait pas interjeté appel du jugement. Elles en sont donc à cette signature d'une première entente collective.