Un Québécois sur 10 admet avoir conduit au moins une fois avec un taux d'alcoolémie supérieur à la limite légale permise au cours de la dernière année.

Un sondage CROP réalisé pour l'organisme Éduc'alcool et remis à La Presse Canadienne, indique de plus que 5% des répondants admettent l'avoir fait plus de trois fois et 2% plus de six fois.

Éduc'alcool a senti le besoin de tirer l'affaire au clair à la suite d'un sondage alarmant rendu public en décembre dernier par le CAA et dont Éduc'alcool avait mis en doute les résultats.

Ce sondage indiquait que 37% des Québécois, soit près d'un sur quatre, disait avoir pris le volant après avoir consommé de l'alcool et que la même proportion disait avoir pris le volant alors qu'ils croyaient que leur taux d'alcoolémie était près de la limite permise ou même supérieur à celle-ci.

Selon Éduc'alcool, les questions posées par le sondage du CAA laissaient une trop grande place à l'interprétation, d'où la décision de commander un sondage avec une seule question, très claire, soit: «Au cours des 12 derniers mois, combien de fois avez-vous pris le volant avec un taux d'alcoolémie supérieur à la limite légale permise?»

L'organisme s'est dit rassuré par le fait que neuf Québécois sur 10 aient répondu «jamais» à cette question, bien qu'il reconnaisse que le taux de 10% de réponses positives démontre la nécessité de poursuivre les efforts de sensibilisation.

L'organisme se livre toutefois lui aussi à une interprétation des réponses en affirmant à la lumière de ce résultat que neuf Québécois sur 10 ne conduisent jamais avec les facultés affaiblies. Toutes les études réalisées sur la conduite et la consommation d'alcool démontrent en effet que les facultés d'un conducteur sont affaiblies bien avant d'atteindre la limite légale de .08 (8 milligrammes d'alcool par 100 millilitres de sang), de sorte que plusieurs répondants pourraient affirmer avoir conduit avec les facultés affaiblies tout en soutenant n'avoir jamais dépassé la limite permise.

Le sondage a été réalisé en ligne auprès de 1000 répondants entre le 16 et le 21 février dernier. Sa marge d'erreur est de plus ou moins 3%, 19 fois sur 20.