L'un des deux leaders de la communauté polygame de Bountiful, en Colombie-Britannique, a qualifié de dérangeantes les allégations selon lesquelles des jeunes filles mineures auraient été exilées aux États-Unis pour y être mariées à des polygames. Il a par ailleurs demandé la tenue d'une enquête à ce sujet.

Winston Blackmore dirige l'une des deux factions de Bountiful. Ces mariages, impliquant huit filles dont deux âgées de moins de 12 ans au moment des faits, auraient eu lieu à l'intérieur de l'autre faction. Cette partie de la communauté serait menée par James Oler.

M. Blackmore a affirmé à La Presse Canadienne que ce sont les reportages des médias qui lui avaient appris l'existence de ces allégations. Il estime nécessaire de se pencher sur l'affaire. Des preuves liées à ces allégations ont été déposées devant un tribunal britanno-colombien chargé d'examiner la loi interdisant la polygamie au pays.

La cour a entendu les témoignages d'experts, d'anciens résidants de communautés polygames et de femmes mariées à un polygame. La congrégation de M. Blackmore a toutefois boycotté les audiences en raison du refus du gouvernement de lui octroyer un financement.

M. Blackmore rejette catégoriquement l'affirmation selon laquelle la polygamie opprime les épouses et les enfants. Il a soutenu que les mariages monogames n'étaient pas non plus à l'abri des problèmes.

L'homme déplore la «chasse au sorcière» visant sa communauté, qui lui aurait fait perdre des centaines de milliers de dollars. Il a ajouté qu'il était toujours frustré de la poursuite judiciaire déposée en 2009 par le gouvernement provincial et les visant, M. Oler et lui. Un juge l'avait par la suite déclaré illégale.